27 mai 2015

Les agriculteurs bio franciliens misent sur les cantines

à Marseille en 2011 -
L'union fait la force. Et lorsqu'il s'agit d'agriculture biologique dans une région encore difficile à convertir, malgré une forte croissance des surfaces agricoles biologiques, mieux vaut ne pas rester seul pour espérer trouver des débouchés.
Le Parisien - Textes : Marion Kremp | 26 Mai 2015

De plus en plus d'établissements scolaires plébiscitent les produits biologiques. Des producteurs viennent de se regrouper pour répondre à la demande et proposer des prix plus attractifs.  Le Groupement des agriculteurs biologiques d'Ile-de-France (GAB) a trouvé la parade en s'adressant directement aux restaurants des collectivités territoriales. Bientôt du bio dans toutes les cantines de la région ?

Le GAB a créé en septembre dernier la Coop bio Ile-de-France. Organisé en société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), cet organe économique se chargera bientôt de mettre en marché des volumes de produits biologiques plus importants, adaptés à la demande et à des prix plus accessibles. L'occasion pour les agriculteurs bio de la région de se développer plus sereinement. Plus de trente sociétaires, producteurs, transformateurs et collectivités font déjà partie de cette nouvelle coopérative. D'ici 2016, un atelier de transformation de produits maraîchers et laitiers devrait voir le jour pour approvisionner un marché en pleine croissance. Première cible : les cantines scolaires. « Nous sommes au stade de l'étude de faisabilité. La demande est là et c'est à partir de celle-ci que les productions et la transformation s'organiseront, explique-t-on au groupement. Le fait de mutualiser les productions et les transports permet de faire baisser les coûts pour les collectivités. » D'ailleurs, le surcoût moyen des produits biologiques est en baisse significative depuis ces quatre dernières années. « Huit établissements sur dix ayant introduit des produits bio font état d'un surcoût de 19 % en moyenne contre 26 % en 2011 », relève l'Agence bio, plate-forme nationale d'information.

Depuis le mois de janvier, déjà, un premier atelier de transformation a vu le jour à Sigy approvisionne de nombreux restaurants scolaires.

« Les gens me prenaient pour un illuminé »
Jacques Frings, agriculteur converti au bio en 1977
Chevry-Cossigny (Seine-et-Marne), mars dernier.
En 1977, ils n’étaient que six, dont Jacques Frings et
ses Vergers de Cossigny (ci-dessus), à pratiquer une
agriculture sans pesticides dans le département.
(LP/M.K.)
L'impulsion, c'est son père qui la lui a donnée dès 1977. A l'époque, Jacques Frings, 58 ans aujourd'hui, reprenait l'exploitation familiale d'arboriculture à Chevry-Cossigny. Il a saisi l'occasion pour se convertir au bio. « Les gens me prenaient pour un illuminé, se souvient-il. Je n'y connaissais rien, j'ai tout appris sur le tas.
Les bons résultats ont mis du temps à venir ! »
Quinze années de « galère » plus tard, son exploitation est devenue rentable. Il a désormais une « relation de confiance » avec ses clients.
« Les consommateurs sont les leviers du développement de l'agriculture biologique. Les cultivateurs doivent prendre conscience de l'impact de l'agriculture intensive sur la santé et l'environnement. Et les incitations du gouvernement sont insuffisantes », regrette ce pionnier du bio, qui reçoit 12 000 € d'aides annuelles du ministère de l'Agriculture pour cultiver ses 60 ha.

300 000 yaourts sont distribués par sa ferme
Sigy (Seine-et-Marne), le 9 avril. Ottman Beirouk a créé
la Ferme de Sigy il y a un an. Un producteur bio lui vend
 le lait nécessaire à la fabrication de ses produits.
(LP/M.K.)
Ottman Beirouk est un « locavore » convaincu. Il s'est installé à Sigy voici un an. Depuis septembre, il transforme le lait d'un producteur bio en yaourts. Il alimente les cantines de collèges et lycées du Val-de-Marne, de l'Essonne et de Seine-et-Marne, et des magasins bio franciliens ou la cuisine centrale de la ville d'Evry (Essonne).
Cette distribution a été rendue possible grâce au Groupement des agriculteurs bio d'Ile-de-France (GAB). « Dès que je me suis installé, le GAB m'a proposé de faire du bio, se remémore Ottman. Désormais, nous produisons 300 000 yaourts par an. »
En revanche, l'éleveur avec lequel il travaille vend le reste de son lait en conventionnel par manque de clients recherchant du bio. « En Ile-de-France, il y a peu de débouchés pour le bio alors que la demande est là. Le GAB permet aux producteurs et aux transformateurs de commercialiser leurs produits », vante Ottman qui pourrait prendre la tête du futur atelier de transformation du groupement.



Manger bio, à quoi ça sert ?
Pesticides de synthèse, nitrates... Autant de polluants dont la dangerosité commence à être reconnue par tous. Pour une partie du monde scientifique, ils seraient la cause de l'accroissement du nombre de cancers, de maladies neurodégénératives, de maladies hormonales...
Les intrants utilisés par l'agriculture conventionnelle agissent sur la santé des agriculteurs, des riverains et des consommateurs, tout comme sur la qualité de l'eau et de l'air, ainsi que le démontre un rapport de l' Institut national de la santé et de la recherche médicale.
De bonnes raisons pour aider au développement du bio selon l'association Générations futures, qui alerte les consommateurs sur les dangers des pesticides.
« La majorité des aides publiques vont à l'agriculture conventionnelle dont les prix sont plus bas. Or, ils sont mensongers, invective François Veillerette, porte-parole de Générations futures. Ils ne prennent pas en compte le coût de l'impact sur l'environnement. Le bio n'est pas nécessairement plus cher, d'autant moins lorsqu'il est distribué en circuit court. » L'intérêt de l'agriculture biologique prise dans sa globalité est mis en avant par plusieurs études grâce à la qualité nutritionnelle de ses produits, plus riches en vitamines et en oméga 3, et qui permettent la préservation de la biodiversité.

Clés

9 445  ha cultivés en agriculture biologique en Ile-de-France en 2014, soit une surface multipliée par deux en quatre ans (Seine-et-Marne : 3 929 ha, Yvelines : 2 465 ha, Essonne : 2 367 ha, Val-d'Oise : 580 ha, petite couronne : 104 ha).
200  exploitations biologiques en 2014 contre 85 en 2008.

59 % des restaurants collectifs en France introduisent des produits biologiques dans leurs plats, contre 4 % en 2006.

19 % de surcoût pour les restaurants collectifs qui introduisent du bio dans leurs menus contre 26 % en 2011.

à voir : Ma cantine bio

https://macantinebio.wordpress.com/


1 commentaire:

Anonyme a dit…

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