21 février 2014

Les terres agricoles en péril en Ile-de-France

En dix ans, 1 460 exploitations agricoles ont disparu en Ile-de-France. Un constat inquiétant qui n'empêchera pas les paysans franciliens de défendre leurs produits au Salon de l'agriculture, qui ouvre ce samedi à Paris.

L'Ile-de-France dispose encore de 5 000 exploitations agricoles, mais plus pour longtemps, selon Christophe Hillairet, président de la chambre d'agriculture interdépartementale Ile-de-France Ouest. « Si on continue à construire des maisons sur les terres agricoles et à les commercialiser au rythme de 1 700 ha consommés par an, dans 150 ans, il n'y en aura plus aucune dans la région francilienne », assène-t-il. En dix ans, 1 460 exploitations ont disparu, deux sur trois en quarante ans, note le ministère de l'Agriculture dans son dernier recensement.
La Seine-et-Marne reste aujourd'hui le département francilien le plus agricole avec 2 500 exploitations. « On représente la moitié de la région, précise Thierry Bontour, président de la chambre d'agriculture de la Seine-et-Marne. On subit le phénomène d'urbanisation après nos collègues d'Ile-de-France Ouest, mais on est aussi touché, avec Marne-la-Vallée entre autres. On perd 1 000 ha de terres par an. » Les Yvelines, l'Essonne et le Val-d'Oise se positionnent tout juste derrière en nombre d'exploitations. Dans la petite couronne, l'agriculture reste seulement présente dans le Val-de-Marne et en Seine-Saint-Denis.
La baisse du nombre d'exploitations en dix ans concerne surtout le maraîchage, l'horticulture ornementale et l'élevage de volailles. La culture des céréales demeure la plus importante. « Mais elle est aussi menacée aujourd'hui, on l'a vu avec le Plateau de Saclay (Essonne) et ses 400 ha mangés pour une université et pareil pour les champs du Triangle de Gonesse (Val-d'Oise) avec le projet de création d'un centre commercial et de loisirs », regrette le président de la chambre interdépartementale, Christophe Hillairet.


« Quand on croque un hectare de terre agricole, on supprime la possibilité de nourrir huit à dix personnes », gronde-t-il.

Le Parisien Sophie Boutboul | Publié le 21 févr. 2014, 07h00

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