14 février 2014

Les vices cachés du schéma directeur d’organisation de l’Office National des Forêts

mercredi 5 février 2014 - CGT Forêt


Le 20 janvier dernier, le Directeur Général de l’Office National des Forêts (ONF) a présenté un schéma d’organisation des services aux organisations syndicales parties prenantes de la négociation en cours sur le sujet.
Ce schéma se voudrait être une synthèse parfaite des propositions formulées par les uns et les autres, CGT-Forêt compris.
Certes, quand on le parcourt rapidement et au premier degré, on serait tenté de le croire : « disparition des DT actuelles remplacées par des « délégations territoriales », renforcement des agences territoriales qui récupèrent certains services spécialisés (notamment « bois » et « forêt »), disparition de l’organisation matricielle »...
Or, quand on le lit dans le détail et attentivement, sans faire abstraction des paramètres économiques et sociaux actuels, on y découvre bien autre chose. Ce sont les vices cachés du projet, au nombre de trois.
- D’abord, et contrairement à ce qu’il affirme, l’organisation matricielle ne serait pas supprimée. Elle serait intégrée au niveau de l’agence territoriale, mais resterait sous l’égide de la nouvelle « DT » (service technique et service commercial, ainsi que les services administratifs). Les services études et travaux seraient simplement regroupés et correspondraient mieux aux découpages structurels des agences territoriales (autorité fonctionnelle), mais resteraient indépendants de ces agences (autorité hiérarchique propre).
- Ensuite, il convient de faire le lien entre ce projet et la réorganisation en cours du Siège, laquelle consacre le cloisonnement des activités de l’ONF en deux grands champs : tout ce qui peut être rentable et marchandisé d’un côté, le reste de l’autre. Or, c’est exactement ce que l’on voit poindre à travers ce schéma directeur, mais délocalisé au niveau des agences territoriales. En outre, la fusion annoncée des activités "travaux" et "études" en agences "travaux et études" montre la volonté de la direction de se désengager des travaux sylvicoles peu rentables mais essentiels pour une bonne gestion durable conforme à l’intérêt général. Nous pensons en particulier aux petits chantiers isolés dans les petites forêts communales... Bonjour alors la sous-traitance confiée à des entreprises peu scrupuleuses du droit du travail !
- Mais le vice caché le plus grave réside dans le fait que ce projet ne fait qu’accompagner une politique de baisse constante des effectifs qui a de grandes chances de perdurer encore de nombreuses années, sauf si les personnels décident de se mobiliser en masse...
Il ne s’agit ainsi que d’un schéma directeur d’adaptation à cette politique inacceptable qui, de plus, risque d’entraîner de lourdes conséquences pour les personnels administratifs actuellement en poste dans les futures feues directions territoriales.
Ce qui avait été « mutualisé » dans un sens depuis le PPO serait « mutualisé » dans l’autre sens demain. Puisqu’il y a baisse des effectifs, transfert envisagé de nombreuses activités des DT vers les agences territoriales, et sachant que les personnels administratifs seront davantage touchés que leurs collègues techniques par la grâce de la résolution du 27 juin votée par le conseil d’administration de l’établissement, il y aura forcément des mobilités forcées ou, pour employer un langage plus édulcoré, des mobilités fortement suggérées mais accompagnées.
Rien à voir avec le projet de la CGT-Forêt qui nécessite une reprise des recrutements afin que toutes nos missions soient correctement remplies dans de bonnes conditions de travail pour tout le monde.
Rien que pour cette dernière raison, il est bien évident que ce schéma directeur, dans la continuité des différents plans d’action précédents, et qui signe la fin du service public forestier, ne peut qu’être rejeté et combattu !
La commission exécutive de la CGT-Forêt

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