22 juin 2013

Dans les Hauts-de-Seine, la préparation des municipales divise l'UMP

 Par Sophie de Ravinel   Le Figaro   le 22/06/2013 
Didier Schuller, l'ancien directeur général de l'office HLM des Hauts-de-Seine et conseiller général RPR, exilé entre 1995 et 2002 suite à l'affaire Schuller-Maréchal, tente un retour en politique.
Didier Schuller, le retour. A moins d'un an des municipales, les Hauts-de-Seine observent le retour, comme candidat indépendant de la droite à Clichy-la-Garenne, de l'ancien directeur général de l'office HLM des Hauts-de-Seine et conseiller général RPR. Acteur principal de l'affaire Schuller-Maréchal, exilé entre 1995 et 2002, Didier Schuller a été rétabli dans ses droits civiques par la justice en 2010, après avoir été lourdement condamné en 2007.

Didier Schuller se présente contre son adversaire socialiste d'il y a vingt ans, Gilles Catoire, maire de Clichy depuis 28 ans et candidat à sa réélection. Face à eux, deux femmes: l'adjointe au maire actuel et conseillère régionale PRG Mireille Gitton et une médecin investie par l'UMP, Mireille Rea.
Jeudi soir sur France 2, Schuller a donné sa ligne de défense au cours de l'émissionComplément d'enquête: dire aux habitants de Clichy «qu'il y a vingt-cinq ans, il n'y avait pas de financement des partis politiques». Assurer aussi qu'il n'y avait «pas d'enrichissement personnel» et qu'il ne s'agissait «pas d'argent public». Ou encore qu'il n'était que «le steward» et «pas le propriétaire de la compagnie d'aviation» dans un système - «celui de Chirac, Juppé…» - qui «permettait» le financement des partis. Il veut définitivement tourner la page et demande «une seconde chance dans la vie».

«J'ai obéi aux ordres et j'ai payé pour les autres»

Mais comme on n'est jamais trop prudent, Didier Schuller conseille aussi à ses anciens camarades de ne pas trop venir le chercher ou lui mettre des bâtons dans les roues. Reconnaissant qu'il a été «aidé par (ses) patrons» du RPR pour partir à l'étranger, il regrette «une connerie» dans sa vie: «J'ai obéi aux ordres et j'ai payé pour les autres». Dans sa ligne de mire en particulier, son voisin, le député-maire UMP de Levallois-Perret, Patrick Balkany. «C'était mon patron aux HLM des Hauts-de-Seine, j'ai obéi à ses ordres», assure-t-il, en glissant: «je ne souhaite qu'une seule chose, qu'il reste à Levallois et qu'il s'occupe de Levallois. Je cherche à être élu à Clichy pour protéger Clichy».
«Cela fait très longtemps que je ne m'occupe plus de Didier Schuller», a réagi Patrick Balkany, quelque peu surpris par cette sortie. Et qui tient à rappeler qu'il n'était «que président du Conseil d'administration» des HLM des Hauts-de-Seine. A ce titre, il ne s'y rendait «qu'une fois tout les trois mois». Balkany souligne aussi, «au cas où» Schuller «l'aurait oublié», qu'il est député d'une circonscription répartie entre Levallois-Perret et Clichy et responsable local de l'UMP, en plus d'être secrétaire national. «Je ne m'occupe pas de lui comme d'ailleurs personne ne s'occupe de lui, ce qu'il regrette sans doute», tacle Balkany qui juge que Schuller «a passé l'âge de commencer une carrière politique». «L'UMP a choisi une très bonne candidate et tout le monde sera derrière elle», assure-t-il.

Chacun des candidats avance des sondages qui leurs sont favorables

La situation est plus compliquée à Asnières, autre ville voisine de Levallois. Deux candidats s'y disputent l'investiture: l'ancien député UMP, Manuel Aeschlimann et le conseiller général, Cyrille Déchenoix, soutenu par le président du conseil général, Patrick Devedjian. La commission nationale d'investiture a repoussé la décision en septembre. Pourquoi cette attente? «Pour des raisons juridiques», explique sobrement Patrick Balkany. C'est à cette date que sa condamnation sera levée. En septembre 2012, Manuel Aeschlimann a écopé de douze mois d'inéligibilité dans une affaire d'attribution de marché de manifestation culturelle datant de 1998. Il était alors le premier adjoint du maire RPR de la ville, Frantz Taittinger. Patrick Balkany juge «très probable» que Manuel Aeschlimann, très proche de Nicolas Sarkozy, obtienne l'investiture. «De toute façon, croit savoir le maire de Levallois, quelle que soit l'investiture, ils seront tout les deux candidats» pour tenter de faire tomber le maire sortant socialiste, Sébastien Pietrasanta.
Curieusement, dans la ville voisine de Colombes, dirigée depuis 2008 par le socialiste Philippe Sarre, c'est une primaire organisée en septembre qui devrait départager les deux candidats UMP: l'ancienne maire et conseillère générale Nicole Goueta, âgée de 76 ans, et son ancien premier adjoint, Lionel Rainfray, que l'ancien ministre Xavier Bertrand est venu soutenir mercredi dernier lors d'une réunion publique. Nicole Goueta veut «éviter le combat fratricide» de la primaire et fait appel de la décision prise par la Commission d'investiture de l'UMP. Comme à Asnières, chacun des candidats avance des sondages qui leurs sont favorables.
Quant à Levallois-Perret, Patrick Balkany sait qu'il aura face à lui le conseiller général divers droite Arnaud de Courson, qui a fait tomber Isabelle Balkany aux dernières cantonales. «Chez moi, ceux qui se présentent contre moi sont toujours persuadés qu'ils seront élus. Au final, ils ne font que 10 à 15 %», ironise Patrick Balkany. «Les choses se passeront très très bien à Levallois, je ne me fais aucun souci».
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