31 mai 2015

Education : les ségrégations sociale et scolaire « importantes » au collège et lycée

les bonnets d'âne de saint-denis

la Gazette le  •  La ségrégation sociale dans le système éducatif secondaire (collèges et lycées) est "importante" en France, indique une étude publiée jeudi 28 mai, bien que l'objectif de mixité sociale, bénéfique pour tous les élèves, soit inscrit dans la loi sur l'école de 2013.

La ségrégation sociale mesure le degré de mixité des élèves en fonction de leur origine sociale. Son évaluation s’appuie sur les déclarations des familles lors de l’entrée de l’enfant au collège – de telles données n’existent pas pour les écoles maternelles et élémentaires.

L’étude réalisée par deux chercheurs de l’Ecole d’économie de Paris, Son Thierry Ly et Arnaud Riegert, pour le compte du Conseil national d’évaluation du système scolaire (CNESCO), a quantifié ces ségrégations en se basant sur des données administratives collectées sur six ans par les académies, pour les établissements publics et privés
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Quels sont ses effets sur les apprentissages des élèves et sur les indicateurs de cohésion sociale (croyance dans les institutions, civisme, comportements en matière de santé…), s’est interrogée Nathalie Mons, sociologue et présidente du CNESCO, organisme indépendant créé en 2013 chargé d’évaluer l’organisation et les résultats du système scolaire.
« Le consensus est que la ségrégation sociale est très nuisible pour les apprentissages des élèves les plus en difficulté, qu’elle renforce les apprentissages des élèves les plus favorisés et qu’elle est neutre pour les autres », déclare la sociologue.
Mais elle « nuit à tous les élèves, quels que soient leur classe sociale et leur niveau scolaire, en termes de cohésion sociale, attitude citoyenne et tolérance », a-t-elle ajouté.

« D’importantes disparités »
L’importance de la ségrégation sociale s’explique « en grande partie » par la ségrégation résidentielle (quartiers où les familles habitent), au collège comme au lycée, note l’étude, dont les conclusions définitives seront publiées à l’automne.
Ainsi, s’il n’y avait aucune ségrégation sociale, chaque collégien compterait dans sa classe 22% d’élèves appartenant aux catégories socio-professionnelles supérieures (CSP+, à savoir chefs d’entreprise, cadres, professions intellectuelles, enseignants et professeurs des écoles). Or aujourd’hui, un élève issu d’un famille CSP+ en compte 34% et les autres élèves seulement 18%, soit un taux quasi deux fois inférieur.

Ces taux moyens cachent d’importantes disparités, soulignent les deux chercheurs. Quelque 5% des collèges comptent 3% ou moins d’élèves CSP+, et à l’inverse, 5% de collèges ont une proportion d’élèves issus des classes aisées trois fois supérieure à la moyenne nationale.
Cette faiblesse de la mixité sociale se retrouve surtout dans les zones urbaines car les établissements en zone rurale recrutent sur un rayon plus important. Tous les enfants d’un même secteur, quel que soit leur milieu, vont dans le même établissement car il n’y en a qu’un.

La ségrégation scolaire, qui mesure la mixité entre les élèves bons et faibles, est elle aussi importante dans le secondaire en France. Là encore, s’il n’y avait pas de ségrégation scolaire, les meilleurs élèves (ceux qui n’ont jamais redoublé et se situent dans le quart supérieur des résultats au brevet en fin de 3ème) devraient représenter 22% dans une classe. Or les meilleurs élèves comptent 36% de très bons élèves dans leur classe et les autres seulement 18%.
Cette ségrégation s’accroît fortement lors du passage au lycée en raison de l’orientation, puisque souvent les élèves les plus faibles vont en lycée professionnel.

Grève à Saint-Brieuc contre les choix budgétaires de la municipalité

Les services municipaux de la ville de Saint-Brieuc ont été perturbés lundi 18, mardi 19 et mercredi 20 mai 2015 suite aux réunions du comité technique paritaire portant sur les orientations budgétaires de la collectivité confrontée à une baisse de sa dotation globale de fonctionnement. La Gazette le  • Par  
En décembre 2014, le débat d’orientation budgétaire de la ville de Saint-Brieuc posait comme principe « la nécessité de mettre en place des actions ayant pour objectif de réduire la masse salariale afin de répondre à l’impact de la baisse des dotations d’Etat ». Entre 2013 et 2017, la dotation générale de fonctionnement de Saint-Brieuc devrait baisser de 30,5 %, passant de 13,9 millions d’euros à 9,7 millions d’euros.

Blocage du dialogue social
Lors de la réunion du comité technique paritaire (CTP) du 11 mai, les syndicats CFDT, CGT et FO ont voté unanimement contre ces orientations qui « cassent le service public ». A la seconde réunion, le 18 mai, à laquelle une centaine d’agents s’est « invitée », ni la ville, ni les syndicats n’ont infléchi leur position.
Alors que la CFDT avait appelé à la grève pendant les deux heures où se tenait ce CTP, la CGT et FO avaient lancé, pour le lundi, un préavis de grève illimité qui a duré jusqu’au mercredi midi, touchant les services périscolaires, les crèches, les centres aérés et les services techniques.  Si environ 300 agents (sur 1 200) ont participé au mouvement lundi, seulement 70 se sont réunis en assemblée générale, mercredi. En début d’après-midi, la ville faisait savoir que le mouvement serait levé le lendemain.

Diminution de l’encadrement périscolaire
Bien que toutes les organisations syndicales ne fassent pas la même analyse de la situation, toutes dénoncent  « un déni de dialogue social » et « une administration sourde ». Elles contestent :
les taux d’encadrement annoncés pour la rentrée 2015 dans les structures enfance et dans l’accompagnement périscolaire. En passant de 14 enfants par adulte à 16 enfants dans les écoles primaires, la collectivité estimerait l’économie potentielle à 600 000 euros, soit un agent de moins environ dans chaque école ; cette mesure concernerait 28 à 30 agents de catégorie C.
le non-remplacement des départs en retraite.
la diminution au budget de l’enveloppe allouée au personnel du centre de gestion, qui baisserait de 3,5 millions d’euros à 2,5 millions d’euros.

Investissement foncier ou charges de personnel ?
Selon Thierry Savidan, délégué du syndicat majoritaire, la CFDT, la mairie travaille aussi sur la suppression des temps partiels choisis. « La CFDT dénonce les choix municipaux de faire peser uniquement sur les agents les baisses de subventions de l’Etat. Pourquoi M. Joncour, maire et président de l’agglomération, va-t-il investir 22 millions d’euros dans la construction d’une cité administrative pour loger les services de l’agglo et dans le même temps rénover pour plusieurs millions d’euros l’ancien siège de la caisse d’allocations familiales pour y loger les services municipaux briochins ? » « Nous avons du mal à saisir la politique municipale d’achat de locaux : une chapelle, un local de supermarché discount, des locaux associatifs et la CAF ! » renchérit Pascal Gour, délégué CGT.

« Plan social déguisé »
« Le maire a annoncé que la ligne budgétaire pour le personnel diminuerait de 1,5 à 2 % d’ici 2017, poursuit-il. Selon nos calculs, 108 postes à temps plein en catégorie C pourraient être remis en cause. Au cours de ce trimestre, le service de la propreté urbaine a déjà perdu huit postes. C’est un plan social déguisé ! »
Du côté de FO, ce mouvement fait suite aux deux semaines de grève, en octobre, contre la mise en place de la réforme des rythmes scolaires et à une autre journée de perturbations en avril. Pour Sylvie Fourré, déléguée FO, « l’administration prétexte qu’elle n’a pas le choix, mais les agents n’ont pas à subir ces restrictions. Que nos élus se tournent vers les parlementaires ! »

Sollicitée par La Gazette, la ville de Saint-Brieuc a fait savoir qu’elle « ne souhaitait pas communiquer pour le moment à ce sujet ».

Grand Paris : un contrat entre cinq villes pour se préparer au supermétro

Deux cents pages, et le résultat de quatre années d’études et de discussion entre les élus et l’Etat. Le Contrat de développement territorial (CDT) Est Seine-Saint-Denis est soumis à enquête publique à partir de ce lundi (et jusqu’au 30 juin). Le Parisien Gwenael Bourdon | 31 Mai 2015

Cette feuille de route concerne cinq communes traversées par la ligne 16 du futur Grand Paris Express (Aulnay, Clichy, Montfermeil, Livry-Gargan et Sevran). Panneaux et documents sont consultables en mairies, et au siège des deux communautés d’agglomérations (Clichy-Montfermeil, Terres de France). Le CDT doit être signé avant la fin 2015*. Il formule, dit-on en préfecture de région, une « vision commune » du territoire, sans valeur contraignante.
Son ambition : préparer l’arrivée du métro automatique, dans un secteur où « 80 % des travailleurs sont contraints de se rendre à l’extérieur [du territoire] » pour rejoindre les zones d’emploi.

19 900 logements en plus d’ici 2028. Le document prévoit « la construction de 1 575 logements en moyenne » par an sur les cinq villes, durant 15 ans. D’ici 2028, en tenant compte de la démolition d’habitat de mauvaise qualité (comme au Chêne-Pointu, à Clichy), le territoire pourrait compter 19 900 logements en plus (dont 30 % de logements sociaux). Outre la rénovation urbaine, d’autres opérations sont envisagées, pouvant faire appel aux promoteurs privés. Elles ciblent les zones entourant les futures gares. La fermeture du site PSA est prise en compte, le document évoque des zones urbaines le long du boulevard Citroën, aujourd’hui plutôt désert. On sait qu’une Opération d’intérêt national (OIN) est envisagée à cet endroit, pour accélérer les constructions.
D’importants besoins en équipements publics. Le CDT prévoit une augmentation de la population de 2 400 habitants par an (+ 1 %). On entrevoit un « pic d’accueil entre 2029 et 2030 dans les écoles. » Il faudrait alors disposer de 18 maternelles et 23 élémentaires de plus (estimation partielle, la ville de Livry, autrefois hostile au projet, n’ayant pas fait ses propres prévisions). Les communes auront-elles les moyens de financer ces équipements nouveaux ?
Culture, sport, espaces verts. Sans rien graver dans le marbre, le document mentionne un lieu pour le Créa, l’école de chant d’Aulnay, la transformation de la tour Utrillo en résidence d’artistes à Clichy-Montfermeil, Terres de Sport sur les terrains Montceleux à Sevran, un pôle Sport et santé à Livry… Et la création d’un Arc paysager, reliant les 600 ha d’espaces verts du territoire (forêts et parcs).
Le chantier de la rénovation énergétique. 65 % des 80 000 logements de ce territoire ont été construits avant 1975, soit avant la première réglementation thermique. Ils « concentrent à eux seuls 75 % des besoins de chauffage ». Le CDT prône la mise en place d’un « guichet unique », pour aider les habitants à faire des travaux. Il veut aussi offrir aux PME locales des « conditions facilitées » d’accès aux marchés de rénovation.

*Quatre CDT ont déjà été signés : Est Ensemble, pôle métropolitain du Bourget, Roissy-portes de France, Territoire de la culture et de la création sur Plaine commune.

Les communes n’appartiendront peut-être pas au même territoire
La question mérite d’être posée. L’épais document, où s’ébauche l’avenir de tout un pan de département, aura-t-il encore du poids à l’heure du Grand Paris ? Car le préfet de région a fait connaître le 19 mai ses propositions pour le regroupement des communes de la petite couronne en « territoires » d’un minimum de 300 000 habitants dans le cadre de la future métropole. Les élus ont jusqu’à la fin de la semaine pour donner leur avis. 

Quatre cartes ont été dessinées. Sur trois d’entre elles, les cinq villes du CDT appartiennent à deux territoires différents : Sevran et Aulnay d’un côté, dans un conglomérat de 8 communes autour des deux aéroports de Roissy et du Bourget ; Livry, Clichy et Montfermeil de l’autre, dans une agglo plus mouvante, de 9 à 14 villes, baptisée « Grand Est ». Seul un scénario permet aux cinq villes de rester ensemble, dans un territoire géant de 17 communes et 564 337 habitants, de Dugny à Gagny !

Quel que soit le scénario, les cinq maires restent attachés au CDT, auquel ils ont collaboré. Certains s’interrogent, comme le maire UMP d’Aulnay Bruno Beschizza : « Il y a de vraies zones d’ombre, même si tout ne sera pas remis en cause. » Pierre-Yves Martin, maire UMP de Livry, estime que le document est une garantie : « Il réaffirme que Livry reste un espace de respiration dans ce secteur et qu’il faut préserver le tissu pavillonnaire. » Stéphane Gatignon, maire (EELV) de Sevran, y voit même une arme, dans le cadre de la future Métropole : « Avec ce contrat, on sait que l’on pourra discuter de l’arc paysager, du logement, des grands équipements culturels et sportifs… » Pour Olivier Klein, maire PS de Clichy, l’association des cinq villes aura toujours du sens, même si elles appartiennent à des territoires différents : « Le métro de la ligne 16 créera forcément du lien entre nos communes ». Son voisin (UMP) de Montfermeil, Xavier Lemoine, y voit « un trait d’union puissant entre les villes ». Du côté de la préfecture de région, on assure que le contrat de développement contient des « axes de travail » qui resteront d’actualité.

27 mai 2015

Valorisation des déchets de cantines scolaires :

cochon-mange-salade1Nous avons beaucoup écrit sur ce blog concernant les déchets des cantines scolaires et sur la façon dont on pourrait les valoriser. La dernière newsletter de l’association Un Plus Bio nous apprend que des communes proposent des solutions innovantes en matière de valorisation des déchets organiques issus de la restauration scolaire. L’association a publié une fiche technique sur les restes alimentaires.
Nous publions ci-dessous un extrait de cette fiche qui décrit l’action mise en place par la commune de Martigues et son projet de ferme pédagogique.
Dans cette commune des Bouches-du-Rhône (7 000 repas / jour), un partenariat donnant-donnant a été mis en place entre la ville et la ferme de découverte des animaux typiques d’une ferme provençale.

Les agriculteurs bio franciliens misent sur les cantines

à Marseille en 2011 -
L'union fait la force. Et lorsqu'il s'agit d'agriculture biologique dans une région encore difficile à convertir, malgré une forte croissance des surfaces agricoles biologiques, mieux vaut ne pas rester seul pour espérer trouver des débouchés.
Le Parisien - Textes : Marion Kremp | 26 Mai 2015

De plus en plus d'établissements scolaires plébiscitent les produits biologiques. Des producteurs viennent de se regrouper pour répondre à la demande et proposer des prix plus attractifs.  Le Groupement des agriculteurs biologiques d'Ile-de-France (GAB) a trouvé la parade en s'adressant directement aux restaurants des collectivités territoriales. Bientôt du bio dans toutes les cantines de la région ?

Le GAB a créé en septembre dernier la Coop bio Ile-de-France. Organisé en société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), cet organe économique se chargera bientôt de mettre en marché des volumes de produits biologiques plus importants, adaptés à la demande et à des prix plus accessibles. L'occasion pour les agriculteurs bio de la région de se développer plus sereinement. Plus de trente sociétaires, producteurs, transformateurs et collectivités font déjà partie de cette nouvelle coopérative. D'ici 2016, un atelier de transformation de produits maraîchers et laitiers devrait voir le jour pour approvisionner un marché en pleine croissance. Première cible : les cantines scolaires. « Nous sommes au stade de l'étude de faisabilité. La demande est là et c'est à partir de celle-ci que les productions et la transformation s'organiseront, explique-t-on au groupement. Le fait de mutualiser les productions et les transports permet de faire baisser les coûts pour les collectivités. » D'ailleurs, le surcoût moyen des produits biologiques est en baisse significative depuis ces quatre dernières années. « Huit établissements sur dix ayant introduit des produits bio font état d'un surcoût de 19 % en moyenne contre 26 % en 2011 », relève l'Agence bio, plate-forme nationale d'information.

Depuis le mois de janvier, déjà, un premier atelier de transformation a vu le jour à Sigy approvisionne de nombreux restaurants scolaires.

« Les gens me prenaient pour un illuminé »
Jacques Frings, agriculteur converti au bio en 1977
Chevry-Cossigny (Seine-et-Marne), mars dernier.
En 1977, ils n’étaient que six, dont Jacques Frings et
ses Vergers de Cossigny (ci-dessus), à pratiquer une
agriculture sans pesticides dans le département.
(LP/M.K.)
L'impulsion, c'est son père qui la lui a donnée dès 1977. A l'époque, Jacques Frings, 58 ans aujourd'hui, reprenait l'exploitation familiale d'arboriculture à Chevry-Cossigny. Il a saisi l'occasion pour se convertir au bio. « Les gens me prenaient pour un illuminé, se souvient-il. Je n'y connaissais rien, j'ai tout appris sur le tas.
Les bons résultats ont mis du temps à venir ! »
Quinze années de « galère » plus tard, son exploitation est devenue rentable. Il a désormais une « relation de confiance » avec ses clients.
« Les consommateurs sont les leviers du développement de l'agriculture biologique. Les cultivateurs doivent prendre conscience de l'impact de l'agriculture intensive sur la santé et l'environnement. Et les incitations du gouvernement sont insuffisantes », regrette ce pionnier du bio, qui reçoit 12 000 € d'aides annuelles du ministère de l'Agriculture pour cultiver ses 60 ha.

300 000 yaourts sont distribués par sa ferme
Sigy (Seine-et-Marne), le 9 avril. Ottman Beirouk a créé
la Ferme de Sigy il y a un an. Un producteur bio lui vend
 le lait nécessaire à la fabrication de ses produits.
(LP/M.K.)
Ottman Beirouk est un « locavore » convaincu. Il s'est installé à Sigy voici un an. Depuis septembre, il transforme le lait d'un producteur bio en yaourts. Il alimente les cantines de collèges et lycées du Val-de-Marne, de l'Essonne et de Seine-et-Marne, et des magasins bio franciliens ou la cuisine centrale de la ville d'Evry (Essonne).
Cette distribution a été rendue possible grâce au Groupement des agriculteurs bio d'Ile-de-France (GAB). « Dès que je me suis installé, le GAB m'a proposé de faire du bio, se remémore Ottman. Désormais, nous produisons 300 000 yaourts par an. »
En revanche, l'éleveur avec lequel il travaille vend le reste de son lait en conventionnel par manque de clients recherchant du bio. « En Ile-de-France, il y a peu de débouchés pour le bio alors que la demande est là. Le GAB permet aux producteurs et aux transformateurs de commercialiser leurs produits », vante Ottman qui pourrait prendre la tête du futur atelier de transformation du groupement.



Manger bio, à quoi ça sert ?
Pesticides de synthèse, nitrates... Autant de polluants dont la dangerosité commence à être reconnue par tous. Pour une partie du monde scientifique, ils seraient la cause de l'accroissement du nombre de cancers, de maladies neurodégénératives, de maladies hormonales...
Les intrants utilisés par l'agriculture conventionnelle agissent sur la santé des agriculteurs, des riverains et des consommateurs, tout comme sur la qualité de l'eau et de l'air, ainsi que le démontre un rapport de l' Institut national de la santé et de la recherche médicale.
De bonnes raisons pour aider au développement du bio selon l'association Générations futures, qui alerte les consommateurs sur les dangers des pesticides.
« La majorité des aides publiques vont à l'agriculture conventionnelle dont les prix sont plus bas. Or, ils sont mensongers, invective François Veillerette, porte-parole de Générations futures. Ils ne prennent pas en compte le coût de l'impact sur l'environnement. Le bio n'est pas nécessairement plus cher, d'autant moins lorsqu'il est distribué en circuit court. » L'intérêt de l'agriculture biologique prise dans sa globalité est mis en avant par plusieurs études grâce à la qualité nutritionnelle de ses produits, plus riches en vitamines et en oméga 3, et qui permettent la préservation de la biodiversité.

Clés

9 445  ha cultivés en agriculture biologique en Ile-de-France en 2014, soit une surface multipliée par deux en quatre ans (Seine-et-Marne : 3 929 ha, Yvelines : 2 465 ha, Essonne : 2 367 ha, Val-d'Oise : 580 ha, petite couronne : 104 ha).
200  exploitations biologiques en 2014 contre 85 en 2008.

59 % des restaurants collectifs en France introduisent des produits biologiques dans leurs plats, contre 4 % en 2006.

19 % de surcoût pour les restaurants collectifs qui introduisent du bio dans leurs menus contre 26 % en 2011.

à voir : Ma cantine bio

https://macantinebio.wordpress.com/


26 mai 2015

Grève dans les crèches parisiennes

Le Parisien Julien Duffé | 26 Mai 2015,


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Hôtel de Ville (IVe), le 11 septembre 2014. Comme en juin et en septembre dernier, les 7 500 agents des crèches parisiennes sont appelés à la grève pour dénoncer le sous-effectif chronique et des conditions de travail « insupportables ».
Hôtel de Ville (IVe), le 11 septembre 2014. Comme en juin et en septembre dernier, les 7 500 agents des crèches parisiennes sont appelés à la grève pour dénoncer le sous-effectif chronique et des conditions de travail « insupportables ». (LP/J.D.)

Elles ont le blues et crient au surmenage. Les 7 500 agents des 465 crèches parisiennes pourraient être nombreux à cesser le travail ce jeudi. Syndicat majoritaire, la CGT-Petite enfance appelle à une grève reconductible pour dénoncer des conditions de travail « insupportables », faute de personnel en nombre suffisant.

« Mais depuis, on n’a pas vu la situation s’améliorer mais se dégrader, soupire Emmanuelle Juignier, auxiliaire de puériculture et responsable à laCGT. Les agents travaillent à flux tendu et n’en peuvent plus. A certaines heures, on est même en dessous des ratios d’encadrement. Il faut des embauches : c’est une nécessité. » Et de dénoncer pêle-mêle les arrêts maladies, les formations et les congés maternité non remplacés, les horaires prolongés ou changeants, les dépannages intempestifs demandés aux agents pour pallier les absences dans les établissements voisins… Ou encore la « pression », voire « la culpabilisation » exercée sur les agents…Des grèves sur les mêmes motifs avaient été organisées en juin, puis en septembre 2014 avant que Conseil deParis ne consente, en décembre dernier, à créer 40 postes supplémentaires pour étoffer le volant de remplaçants qui atteint aujourd’hui 270 agents.
« On est la direction qui sollicite le plus la cellule sur les risques psychosociaux créés par la Ville. Et on bat aussi des records de turnover : chaque année, il y a à peu près autant d’agents qui quittent la direction que de gens qui y arrivent », fait valoir Emmanuelle Juignier.
22 000 SMS envoyés aux parents
Un tableau sombre que ne partage évidemment pas la Ville de Paris. Ce mercredi après-midi, elle recevra les représentants de la CGT et s’apprête à envoyer quelque 22 000 SMS aux parents pour les inciter à prendre leurs dispositions pour jeudi (le 11 septembre dernier, 9 % des agents s’étaient mis en grève et 16 crèches avaient été totalement fermées).
« Aucune autre collectivité ne crée autant d’emplois publics dans ce secteur », justifie-t-on à la direction des familles et de la petite enfance qui rappelle qu’entre 2001 et 2014, 2 500 nouveaux postes ont été ouverts pour accompagner la création de 10 000 places de crèches supplémentaires. Si la direction explique n’avoir enregistré « aucune statistique indiquant une dégradation des conditions de travail », elle reconnaît des problèmes d’absentéisme.
« Notre direction est composée à 99 % de femmes, souligne un de ses responsables. Et on enregistre 250 congés maternité par an. C’est pour y faire face qu’on a augmenté notre volant de remplaçants. » Sur la pénibilité, la Ville explique être attentive aux besoins des agents. « Par exemple, on met des rehausseurs sur toutes les machines à laver et les sèches linges pour éviter les problèmes de dos. »
Mais la mairie dément toute entorse au ratio d’encadrement, toute pression sur les agents et explique que le turnover est dans la moyenne des autres directions de la Ville. « On est même plutôt attractifs puisque les autres collectivités nous accusent d’assécher le vivier des personnels. »

12 mai 2015

La cité Balzac rénovée montrée en exemple à la Suède

Le quartier, à la réputation sulfureuse il y a dix ans, serait devenu un modèle de renouvellement urbain et de mixité sociale, selon la secrétaire d'Etat. Certains habitants tempèrent cette vision.

Ariane Riou le Parisien | 13 Mai 2015, 
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Vitry, le 12 mai. Le ministre suédois du Logement (au milieu) a visité la cité Balzac en cours de rénovation, guidé par la secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la ville, Myriam El Khomri (à gauche).
Vitry, le 12 mai. Le ministre suédois du Logement (au milieu) a visité la cité Balzac en cours de rénovation, guidé par la secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la ville, Myriam El Khomri (à gauche). (LP/A.R.)
Du toit de la tour Candide, Myriam El Khomri, la secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville, et Mehmet Kaplan, le ministre suédois duLogement et de la Ville observent le square verdoyant, en contrebas.

« Nous sommes passés de 100 % de logements sociaux à 65 %, explique fièrement Myriam El Khomri. Il ne s'agit pas que de rénovation de bâtiments. Nous sommes sur des projets urbains. On améliore la vie des gens. On permet aussi à certains de sortir de l'insalubrité. »
« Et là, qu'est-ce que c'est ? » interroge le ministre scandinave en pointant du doigt deux établissements de la cité Balzac à Vitry. « Ce sont les deux nouvelles crèches », lui précise son homologue française.

Pourquoi une visite dans cette cité-là ? Pour Myriam El Khomri, le quartier représente un modèle de renouvellement urbain et de mixité sociale. Cependant, il y a dix ans, cette description était bien loin de la réalité. Tristement médiatisé par l'affaire Sohane en 2002, une jeune fille de 17 ans retrouvée brûlée vive dans une cave après un règlement de comptes avec son petit ami, ce quartier de Vitry était une cité HLM des années 1960 comme beaucoup d'autres, avec ses barres et ses tours de béton symétriques mais aussi ses problèmes de délinquance.

Depuis 2007, de grands travaux sont à l'oeuvre, lancés par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) : tout démolir pour tout reconstruire. Aujourd'hui, toutes les destructions ont été entreprises. Quatre-vingt-dix logements restent encore à construire, ce qui représente dix-huit mois de travaux. 

Après la tour Candide, une petite escale des politiques dans le square central du quartier titille la curiosité des riverains attroupés dans la rue ou accoudés à leur fenêtre. « Le quartier a vraiment changé, et dans le bon sens, reconnaît Karima, qui n'a jamais quitté le coin depuis sa naissance en 1977. On se sent vraiment davantage en sécurité. On vit normalement en fait. Avant les travaux, on ne parlait pas à grand monde et on évitait même de sortir. »

Joëlle, 68 ans, qui vit à Balzac depuis 1979, n'est pas aussi enjouée. « Dans le bâtiment en face du mien avec exclusivement des propriétaires, je croise rarement quelqu'un. Quand ça arrive, on ne discute pas, déplore cette retraitée qui habite dans un logement social. On parle de mixité, mais personne ne se mélange. » Même constat pour Ayadi, habitant de Balzac depuis 1992. « Je connais ceux qui vivent là depuis longtemps. C'est devenu la famille. Les nouveaux, pas du tout », constate le Vitriot.

Aux côtés des deux ministres, Michel Leprêtre, adjoint du maire à l'habitat, l'urbanisme et l'emploi de Vitry, est réaliste. « Je sais qu'il y a encore du tissu social à tricoter. Mais j'y crois, précise-t-il. Pour développer la mixité, il y a par exemple une Fête des voisins tous les ans. »

Plusieurs aménagements tels que des équipements sportifs ou un centre social entendent aussi y contribuer. « Ce qui m'a impressionné, c'est l'influence que les habitants ont eue et ont toujours dans les travaux, et ce, depuis le début », confie le ministre suédois, qui aimerait aussi rapporter un figuier du square. « Avec le climat en Suède, ça va être compliqué ! » s'amuse Mehmet Kaplan.

Repères

13 Mai 2015

4 octobre 2002 : Sohane Benziane, une jeune fille de 17 ans, est retrouvée brûlée vive dans un local à poubelles de la cité Balzac. L'affaire provoquera un élan de solidarité nationale.

14 février 2007 : la tour centrale ABC, haute de 14 étages, est la première à être détruite.


Au total, 660 logements sont concernés par la rénovation mise en place par l'Anru.

5 septembre 2012 : La dernière tour de la cité est détruite. C'est là que Sohane avait été retrouvée.

2015 : 548 logements ont été construits. Un système de collecte des déchets par pneumatique a été installé avant l'attente de la mise en service. Quatre-vingt-dix logements sont encore en projet
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11 mai 2015

Tarification sociale de l'eau : près d'une vingtaine de collectivités retenues pour l'expérimentation


20 avril 2015
Un décret, publié au Journal officiel du 16 avril, fixe la liste des dix-huit collectivités et groupements de collectivités retenus pour participer à l'expérimentation, prévue par la loi Brottes sur l'énergie du 15 avril 2013, en vue de favoriser l'accès à l'eau et de mettre en œuvre une tarification sociale de l'eau. 
Il s'agit en réalité d'une démarche volontaire reposant sur une délibération mentionnant les dispositions législatives auxquelles la collectivité souhaite déroger, le dispositif qu’elle souhaite mettre en place ainsi que sa durée de validité. A cet effet, il y a tout juste un an, le gouvernement avait mis en ligne l'instruction interministérielle du 4 mars 2014 définissant la procédure à suivre par les collectivités candidates pour cette expérimentation, à savoir les communes ou leurs groupements "assurant tout ou partie des missions constituant un service public d'eau potable ou d'assainissement", ainsi que les départements "au regard de leur compétence en matière d'aides sociales".
Ce dispositif dérogatoire sera notamment expérimenté dans deux communes (Saint-Paul-lès-Dax, dans le département des Landes, Blénod-lès-Pont-à-Mousson, dans le département de Meurthe-et-Moselle), ainsi que dans une série de communautés d'agglomération (Saint-Brieuc, Est ensemble, Evry Centre Essonne, Grand Angoulême, Chambéry Métropole), de communautés urbaines (Grand Nancy, Brest métropole océane, Nantes Métropole) et de syndicats intercommunaux (bassin du Pompey dans la région Lorraine, Marensin dans les Landes) ou départementaux (Vendée Eau). Au sein de cette liste, le Syndicat de l'eau du Dunkerquois ou encore Brest métropole océane font figure de pionniers en la matière. Initialement, le gouvernement envisageait de procéder "au minimum" à deux publications de listes des collectivités territoriales autorisées à participer à l'expérimentation. Mais le défaut de candidat pourrait compromettre cette publication complémentaire.

L'expérimentation, qui s'étalera sur cinq ans, soit jusqu'au 15 avril 2018, permettra à ces collectivités et groupements volontaires de mettre en place de nouvelles tarifications de l'eau et/ou de l'assainissement tenant compte de la composition ou des revenus du foyer, ainsi que des systèmes d'aides au paiement de la facture d'eau (aide "curative") ou à l'accès à l'eau (aide "préventive"), ce "dans des conditions économiquement acceptables par tous, c'est-à-dire tant par les différentes catégories d'usagers que par le service". A l'issue de cette expérimentation, la notice du décret évoque une possible généralisation du dispositif à l'ensemble du territoire sur la base des solutions "qui se seront révélées les plus pertinentes, cohérentes et efficaces".

    Philie Marcangelo-Leos
    Crédit de l'illustration : DR

    10 mai 2015

    Géographie prioritaire, PNRU, intercommunalités : ce que dit le rapport 2014 de l’ONZUS

    Le dernier rapport annuel de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS), remis mercredi 6 mai au gouvernement, revient sur les chiffres-clés de la politique de la ville. Sans surprises, ils font état d’une réalité économique et sociale toujours difficile dans ces territoires. L’ONZUS livre également une analyse détaillée sur la mise en œuvre de cette politique publique, insistant notamment sur quelques avancées observées sur le front de la rénovation urbaine ou de la montée en puissance des intercommunalités.

    1300 quartiers prioritaires en plus grandes difficultés que les ZUS

    Prenant acte de la refonte de la géographie prioritaire et du portage désormais intercommunal des contrats de ville, l’ONZUS esquisse un premier portrait de la nouvelle politique de la ville.
    S’il était déjà connu que la réforme permettrait de cibler les zones de concentration de population à bas revenus, le rapport va plus loin et révèle de premiers éléments socio-démographiques portant sur ces 1 300 quartiers prioritaires – qui remplacent désormais les 751 zones urbaines sensibles (ZUS) et les 2 492 contrats urbains de cohésion sociale (CUCS).

    12 avril 2015

    Comment le Grand Paris est vendu aux investisseurs étrangers




    IMMOBILIER DE BUREAUXLes Docks de St Ouen vont attirer les grands investisseurs étranngers
    Les Docks de St Ouen 



    Jean-Pierre Gonguet | Jones Lang Lassalle, le leader mondial en conseil immobilier, « vend » le Grand Paris aux investisseurs étrangers avec des études prospectives extrêmement détaillées. Clichy-Batignolles et les Docks de St-Ouen sont les premiers quartiers à attirer les investisseurs de moyen et long terme.
    «Quand on est passionné par le Grand Paris, on passe souvent pour les ravis de la crèche », sourit Virginie Houzé. Pourtant, en charge depuis 5 ans des études chez Jones Lang Lassalle, le leader mondial du conseil en immobilier d'entreprise, elle « ne peut pas ne pas trouver ce projet bouleversant ». Du coup, elle a poussé JLL à adopter une démarche originale pour une entreprise privée : expliquer aux investisseurs internationaux ce qu'est le Grand Paris, leur montrer les conséquences qu'allaient avoir les nouveaux réseaux de transports sur l'immobilier, et, partant, les bonnes affaires à 5, 10 ou 15 ans. Une démarche d'économie prospective assez inattendue : «Nous sortons du simple commentaire de l'évolution du m2 sur le marché, et nous faisons une vraie prospective à moyen terme pour faire comprendre aux investisseurs pourquoi ils doivent s'intéresser au futur de ce territoire. Nos clients sont souvent des investisseurs sur le long terme qui doivent prendre position sur des territoires qui ne sont pas forcément évidents ».

    Clichy-Batignolles en concurrence avec Camden à Londres

    JLL a donc découpé le Grand Paris et vient de publier une première étude