13 février 2014

Grand Paris : la technostructure prend les commandes

De source autorisée, on connaît le nom du futur directeur de la mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris. Il s’agit de François Lucas, actuellement préfet militaire. Ce haut fonctionnaire faisait partie du cabinet de Jean-Pierre Chevènement lors de la conception de la loi sur l’intercommunalité de 1999. Un choix qui risque de provoquer un tollé auprès des collectivités.
On sait que les acteurs locaux demandaient que la direction générale de la mission de préfiguration soit largement composée de territoriaux. Non pas par simple corporatisme, mais bien pour permettre au « machin » conçu par le législateur de fonctionner. Or, de même source, on apprend que cette DG serait composée, en outre, de trois directeurs généraux adjoints, parmi lesquels un fonctionnaire de la ville de Paris, un représentant de l’Etat et un territorial.
Le décret après les municipales - Autre motif de grande insatisfaction pour les représentants des collectivités locales, le gouvernement entend maintenir sa décision de ne pas attribuer la personnalité juridique aux conférences de territoire.
Un entêtement jugé absurde par de nombreux praticiens territoriaux, notamment en matière de gestion du personnel.
Enfin, le décret précisant les attributions et la composition de la mission de préfiguration ne sera pas publié avant les élections municipales.
Les élus se veulent, malgré tout, constructifs. Les membres du comité syndical de Paris métropole, réunis le 7 février dans les murs de la communauté d’agglomération du plateau de Saclay (Yvelines), ont décidé d’intégrer la mission de préfiguration.
Bartolone prône l’unité - « Si chacun ne s’y met pas, c’est un projet qui peut s’enliser dans les sables de l’habitude et du traditionnel », a, pour sa part, déclaré à la presse, le 13 février, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale candidat déclaré pour prendre la tête de la métropole du Grand Paris.
Il s’exprimait en marge du 1er Forum sur le Grand Paris (organisé par l’association d’entreprises Paris Ile-de-France Capitale économique), dont il venait de prononcer le discours d’ouverture.
Lui qui « veut participer à cette aventure » a toutefois précisé que la présidence de l’entité qui doit voir le jour au 1er janvier 2016 n’est « pas un poste dont on hérite ». « Nous verrons bien le temps venu », a-t-il ajouté.
Mais pour lui, la métropole ne fonctionnera que dans « l’unité ». Après le « temps des confrontations » viendra « le temps de la stabilisation territoriale et cela obligera à un compromis ».
« Actuellement il y a 40% à droite, 40% à gauche et 20% au PCF. Et le PS jouerait à Attila et écraserait les 60 autres % ? Non, (…) pour un projet qui nous dépasse il y aura le temps des rassemblements. Nous avons la responsabilité à quelques-uns de faire entendre une voix de synthèse », a-t-il insisté.

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