26 février 2014

Pour le patron des TER, les critiques des régions sont « un bruit de fond un peu injuste et disproportionné »

Le directeur général régions et Intercités de la SNCF, Alain Le Vern, qui présidait jusqu'en septembre dernier le conseil régional de Haute-Normandie, affirme vouloir établir un climat de confiance avec les régions, face à leurs critiques sur le financement des TER. AFP | Publié le 24/02/2014

Les régions reprochent à la SNCF des hausses de tarifs et un service trop peu régulier, quelle est votre analyse de la situation ?

Ce qui me frappe aujourd’hui, c’est qu’il y a un bruit de fond (…) qui me semble un peu injuste et disproportionné. Parce que le système TER en France (a présenté un taux de) 92% de régularité en 2013. En même temps, les régions ont raison d’être exigeantes vis-à-vis de la SNCF, et de se soucier de l’argent public. Et elles ont quelques raisons de se plaindre, de vouloir transparence et efficacité. Difficulté financière ou pas, une entreprise de transport et de service public comme la SNCF doit de toute façon procéder au prix le plus juste.

Ancien élu régional, vous êtes à la tête des TER depuis deux mois, quel est votre rôle ?

C’est la première fois que je m’exprime publiquement depuis que Guillaume Pepy (président de la SNCF, ndlr) m’a confié cette mission. Je vais à la rencontre des présidents (de régions), et j’espère qu’après avoir eu une discussion parfaitement courtoise et en transparence, j’aurai établi un climat de confiance.
La transparence vis-à-vis des régions c’est une priorité : nous allons ouvrir nos comptes, ligne par ligne, activité par activité, région par région. Dans les leviers qui concernent les coûts du service ferroviaire, il y a la maintenance, la conduite des trains, mais il y a aussi les gares. (…) Par exemple, pour les guichets, leur coût n’est pas le même selon que l’on vend dix tickets par jour ou plusieurs centaines.

Les régions, qui financent les trains, demandent régulièrement à en devenir propriétaires. Où en sont les discussions ? Ne craignez-vous pas qu’il soit ensuite plus facile pour elles de faire appel à la concurrence ?

Les régions ont beaucoup investi (depuis 2002), à hauteur de 9 milliards d’euros pour le matériel roulant. Le 5 mars, l’Association des régions de France (ARF) procède à des auditions (…) et auditionne donc la SNCF. Là-dessus on est très ouverts. C’est à la main des régions, elles décideront des suites à donner : ou bien elles constatent que finalement le système actuel n’est pas si mauvais, ou bien, trouver une méthode autre.
La concurrence n’est pas un épouvantail, c’est une façon aussi de vérifier notre performance. Quand on fait des comparaisons avec les autres pays européens, je constate que les coûts de la production du TER sont plutôt inférieurs, que le niveau d’attractivité du TER en France est largement supérieur à des pays comme l’Allemagne ou la Grande-Bretagne.

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