Par Laurent - Lien permanent
Nous avons eu un conseil municipal un peu particulier : après le débat sur le projet de requalification de la Leysse, Laclais, qui avait semble-t-il un avion à prendre le lendemain matin, a en effet décidé qu'il était l'heure pour elle d'aller se coucher et a supprimé de l'ordre du jour plus de la moitié des dossiers. Il est vrai que les discussions sur le projet de l'axe de la Leysse avaient été relativement longues, en particulier parce qu'à l'approche des élections municipales les élus de la majorité commencent à essayer de sortir du bois. La chose n'est toutefois pas simple : pour exister, ces élus ont besoin d'émettre quelques critiques, mais il est impératif qu'ils évitent de s'opposer trop fortement à Laclais, pour être sûr qu'elle leur fera une petite place sur sa liste, au premier ou au second tour.
La présentation du projet de la requalification de la Leysse s'est faite de manière inhabituelle, d'une part parce que le vice-président de Chambéry métropole aux travaux, Alain Ferrero (PCF-Front de Gauche), principal porteur du projet pour la communauté d'agglomération, était venu assister à la séance alors qu'il n'est pas élu à Chambéry, et que d'autre part la maire n'a visiblement pas voulu que le projet soit présenté par Chassery, l'adjointe des Verts au centre-ville. Elle avait donc demandé à un technicien de la ville de venir le présenter, ce qui témoigne du poids que l'encadrement de la ville peut prendre sur les décisions. L'enjeu du débat était toutefois simple : la municipalité voulait absolument obtenir du conseil municipal un vote pour ouvrir l'enquête publique sur ce projet très contesté, afin d'une part qu'elle ait lieu pendant l'été, ce qui limitera l'implication de la population, et d'autre part d'éviter d'avoir le dossier dans les pattes pendant la campagne municipale. Dans un contexte pré-electoral, la majorité n'était pas rassurée, car le projet n'était passé qu'à 8 voix seulement à Chambéry métropole et n'était pas assuré de trouver une majorité au conseil municipal de Chambéry.
Sur le fond, il s'agit d'un nouveau projet absurde. D'un côté, pour faire plaisir aux Verts, le projet vise à faire plus de place aux piétons et aux transports en commun, en diminuant les voies routières du côté de l'avenue des ducs de Savoie, ce qui va dans le bon sens. Toutefois, pour faire plaisir aux gros commerçants du centre, qui veulent voir arriver un maximum de voitures devant leurs magasins, il prévoit la construction d'un pont qui reliera l'échangeur VRU de la Cassine à l'avenue Gambetta afin de déverser jusqu'à 600 voitures par heure sur le quai des Allobroges. L'avenue Gambetta devant en effet être mise en sens unique dans le sens Sud-Nord, les voitures qui sortiront du pont n'auront d'autre possibilité que de se retrouver sur les quais, ce qui ne va pas être triste puisque le nombre de voies de circulation doit précisément y être diminué.
Par ailleurs, la municipalité veut, à travers ce projet, créer un "centre d'affaires" à la Cassine. Il s'agit là de l'une des grandes lubies de Besson, qui est persuadé que grâce au Lyon-Turin ferroviaire et à la création d'une gare internationale, il va parvenir à y installer des sièges sociaux de grandes entreprises. Du coup, le projet prévoit de raser les jardins de la Cassine et de construire un parking de 900 places et tout un quartier d'affaires. Tout cela va modifier radicalement la vie dans ce quartier, qui va voir affluer des voitures comme s'il en pleuvait, puisque le quartier de la Cassine doit servir d'accès à la future gare internationale, accueillir un nouvel échangeur sur la VRU et, cerise sur le gâteau, être relié par un pont aux quais de la Leysse. Bref, longtemps laissé à l'abandon par la municipalité, le quartier de la Cassine va désormais être bétonné par les technocrates et les élus.
Du coup, l'UMP Dullin, qui a pourtant toujours été un fan de la bétonisation et de la grosse voiture, trouvait que les socialistes exagéraient et s'est livré à une critique sévère mais assez juste du projet, en particulier de cette absurde construction de pont. Du côté de la municipalité dite "de gauche", le 1er adjoint Ruffier s'est chargé de lui répondre, en lui expliquant que les hôteliers du centre avaient besoin du pont, car "il offrira aux touristes un moyen d'accéder au centre", en soulignant que l'important était de leur assurer un accès facile en voiture sur leur dernier kilomètre. Surtout, il nous a expliqué que, sans le pont, les entreprises hésiteraient à s'installer dans le quartier d'affaires de la Cassine où "il n'y aurait plus rien d'autres à faire que d'agrandir les jardins", ce qui constitue visiblement à ses yeux le pire des cauchemars. Charline Galea, membre de la majorité municipale mais aussi de la CGPME, nous a expliqué que les entreprises chambériennes voulaient de ce pont, qui leur permettrait de travailler plus facilement.
Tout excités par les élections qui s'approchent, les élus Verts ont pour une fois ouvert la bouche. Guilhaudin a commencé par nous dire qu'elle était contre ce pont et qu'en conséquence... elle avait choisi de s'abstenir, ce qui revenait en fait à permettre que le projet passe. Bérenger a pris la parole pour nous dire qu'il s'abstiendrait aussi, car il pensait qu'il valait mieux faire un tunnel sous la voie ferrée qu'un pont, car cela ferait plus joli dans le paysage. Enfin, Dupassieux a pris la parole pendant 20 mn, sans que nul ne comprenne s'il était pour ou contre, avant de nous expliquer qu'il s'abstiendrait lui aussi, ce qui constitue quand même une certaine évolution, car jusqu'à présent il avait toujours défendu le principe du pont au conseil municipal où il avait à plusieurs reprises voté en faveur de ce projet. Au final, les 5 élus d'Europe-Ecologie-les-Verts ont donc marqué leurs différences en s'abstenant, tout en prenant bien soin de ne pas prendre le risque que le projet puisse ne pas passer.
Du côté de Fajeau et de ses acolytes, la situation était plus compliquée. Tout d'abord, après qu'ils ont voté lors du dernier conseil municipal le budget, en violation du mot d'ordre des organisations du Front de Gauche, le Parti de Gauche avait publié un communiqué pour expliquer que ces "quatre élus, qui avaient sollicité l'appellation "Front de Gauche" ont fait allégeance au PS et ont eu une attitude particulièrement déloyale" et qu'en conséquence "ces élus ne pourront, en aucun cas, se prévaloir de l'étiquette "Front de Gauche" et tromper les citoyens chambériens et ceux de l'agglomération". Du coup, Guy Fajeau ne présente plus son groupe comme un groupe "Front de Gauche", mais parle "des élus de sa sensibilité".
Surtout les élus de sensibilité fajeautiste se sont divisés : Fajeau, lui-même, a été assez critique avec le projet de pont et a annoncé qu'il s'abstiendrait, avant d'être suivi par Michel Haudry et par Juliette Lehmann. En revanche, Sylvie Coquemer (PCF) a voté en faveur du projet, qui, il est vrai, est porté à Chambéry métropole par son camarade Alain Ferrero. Au final, il n'y a donc eu que 10 voix contre le projet, celle de Chambéry 100 % à gauche et les 9 de l'UMP. Dans la majorité, il n'y a finalement eu que 8 abstentions (les élus EELV et 3 fajeautistes sur 4), le reste de la majorité votant bien gentiment comme Laclais et Besson le lui avait demandé.
Laclais ayant décidé que l'on ferait sauter la moitié des autres dossiers, la suite a été assez rapide. Après avoir fait voter quelques délibérations sans importance, on est arrivé à la gestion de l'aide sociale. Ce dossier avait suscité la venue au conseil municipal de l'intersyndicale qui avait exprimé tout son mécontentement, d'une part parce que la municipalité leur avait sucré pour 2012 la subvention de 300 000 euros qu'elle verse normalement pour les aides sociales aux personnels, et d'autre part parce que la municipalité avait décidé que les syndicats seraient totalement exclus de la gestion de cet argent, ce qui est contraire aux usages paritaires de la fonction publique. J'ai bien évidemment voté contre et les élus fajeautistes se sont abstenus, Juliette Lehmann nous ayant expliqué que cette délibération n'était pas votable en l'état, mais qu'elle ne voulait quand même pas voter contre, puisqu'elle présentait des aspects positifs, sans qu'elle nous explique où elle avait pu trouver des aspects positifs dans ce dossier contre lequel la totalité des élus syndicaux avaient voté lors du CTP de la ville.
On est enfin passé à la délibération qui prévoyait de réduire de 5 % les indemnités des élus, afin de "témoigner en cette période de crise de leur solidarité avec la population". Depuis l'affaire Cahuzac, ce genre de délibération est à la mode et durant le mois d'avril de très nombreuses collectivités gérées par le PS ont pris ce type de mesure, histoire de redorer un peu le blason des politiciens. Comme Chambéry 100 % à gauche avait demandé en début de mandat que l'on prenne des mesures pour réduire les indemnités des élus, en particulier de ceux qui cumulent des mandats, j'ai donc voté en faveur de ce projet. Toutefois, nous estimons que ce n'est pas la meilleure manière de traiter de la question.
Plutôt que de voter cette baisse de 5 %, les conseillers municipaux devraient d'abord supprimer les rémunérations plus ou moins opaques qu'ils s'accordent en plus de leurs indemnités. Il faut en effet savoir qu'ils s'accordent des avantages en nature, dont la légalité est d'ailleurs très discutable : non seulement certains élus bénéficient de places gratuites dans les parkings de la ville, mais ils bénéficient aussi, en échange du vote de leurs subventions, de places gratuites dans la plupart des spectacles. De la même manière, ils bénéficient de cartes de voeux en nombre illimité et ne payent pas le courrier postal.
Plus grave encore : les élus chambériens ont décidé que les associations para-municipales qu'ils dirigent leur reverseraient des jetons de présence lorsqu'ils assistent à leurs conseils d'administration ou à diverses autres réunions. Ainsi, l'OPAC de Chambéry verse 85 euros à chacun des élus lorsqu'ils viennent assister à un conseil d'administration ou à une commission, ce qui montre que le logement social peut rapporter beaucoup à certains, beaucoup plus en tout cas que les 5 % de diminution de leurs indemnités.
Par ailleurs, nous avions proposé en début de mandat que l'on divise le montant des indemnités par le nombre de mandats exercés, afin de valoriser les élus qui se consacrent à leur mandat. J'ai pris les exemples de certains adjoints de la ville, qui, comme Nicole Guilhaudin, touchent une indemnité à taux maximum alors qu'il est notoire qu'ils ne font quasiment rien, trop occupés par les autres mandats qu'ils peuvent avoir à Chambéry métropole ou encore au conseil général. Mais, sans surprise, Laclais m'a répondu qu'il n'en était pas question, ce qu'on comprend volontiers eu égard à sa situation personnelle.
Pour terminer, on a abordé la question de l'ouverture de nouvelles lignes de crédit. La ville a tout d'abord emprunté 7 millions de plus, qui vont s'additionner à ses 125 millions de dettes. De plus, elle a obtenu la transformation d'un prêt toxique de 10 millions de la Caisse d'Epargne en prêt à taux fixe. Bien évidemment, la Caisse d'Epargne a pu tirer parti de la situation, puisqu'elle a obtenu que la ville lui paye un taux de 4,95 %, ce qui va lui permettre de toucher près de 500 000 euros d'intérêts la première année sur ce seul emprunt. Lorsque l'on connaît la faiblesse actuelle des taux d'intérêt, qui permet aux banques de se financer à un taux à peine supérieur à 0, on peut considérer que ce taux de 4,95 % est quasiment usuraire...
Après les dossiers, on est passé à ma question à la maire, ce qui m'a permis d'obtenir que Laclais me donne le plan des caméras de vidéosurveillance : je le publierai prochainement sur mon blog, afin que tout le monde puisse en être informé.
J'ai aussi déposé mon voeu sur la scandaleuse discrimination dont sont victimes les gens du voyage, qui n'ont désormais plus le droit d'utiliser l'accueil général. Sans gêne, Besson m'a répondu que les gens du voyage provoquaient des troubles dans les files d'attente devant l'accueil et qu'il est donc nécessaire de les séparer du reste de la population dans un accueil particulier. De tels propos, qui discriminent un groupe en raison de son mode de vie, témoignent de la multiplication des dérapages racistes, qui se banalisent, y compris dans la bouche d'un ancien ministre socialiste. Mais tout cela ne gêne en rien les élus : de gauche comme de droite, ils ont tous affirmé leur solidarité avec Besson en votant contre mon voeu.
Sur le fond, il s'agit d'un nouveau projet absurde. D'un côté, pour faire plaisir aux Verts, le projet vise à faire plus de place aux piétons et aux transports en commun, en diminuant les voies routières du côté de l'avenue des ducs de Savoie, ce qui va dans le bon sens. Toutefois, pour faire plaisir aux gros commerçants du centre, qui veulent voir arriver un maximum de voitures devant leurs magasins, il prévoit la construction d'un pont qui reliera l'échangeur VRU de la Cassine à l'avenue Gambetta afin de déverser jusqu'à 600 voitures par heure sur le quai des Allobroges. L'avenue Gambetta devant en effet être mise en sens unique dans le sens Sud-Nord, les voitures qui sortiront du pont n'auront d'autre possibilité que de se retrouver sur les quais, ce qui ne va pas être triste puisque le nombre de voies de circulation doit précisément y être diminué.
Par ailleurs, la municipalité veut, à travers ce projet, créer un "centre d'affaires" à la Cassine. Il s'agit là de l'une des grandes lubies de Besson, qui est persuadé que grâce au Lyon-Turin ferroviaire et à la création d'une gare internationale, il va parvenir à y installer des sièges sociaux de grandes entreprises. Du coup, le projet prévoit de raser les jardins de la Cassine et de construire un parking de 900 places et tout un quartier d'affaires. Tout cela va modifier radicalement la vie dans ce quartier, qui va voir affluer des voitures comme s'il en pleuvait, puisque le quartier de la Cassine doit servir d'accès à la future gare internationale, accueillir un nouvel échangeur sur la VRU et, cerise sur le gâteau, être relié par un pont aux quais de la Leysse. Bref, longtemps laissé à l'abandon par la municipalité, le quartier de la Cassine va désormais être bétonné par les technocrates et les élus.
Du coup, l'UMP Dullin, qui a pourtant toujours été un fan de la bétonisation et de la grosse voiture, trouvait que les socialistes exagéraient et s'est livré à une critique sévère mais assez juste du projet, en particulier de cette absurde construction de pont. Du côté de la municipalité dite "de gauche", le 1er adjoint Ruffier s'est chargé de lui répondre, en lui expliquant que les hôteliers du centre avaient besoin du pont, car "il offrira aux touristes un moyen d'accéder au centre", en soulignant que l'important était de leur assurer un accès facile en voiture sur leur dernier kilomètre. Surtout, il nous a expliqué que, sans le pont, les entreprises hésiteraient à s'installer dans le quartier d'affaires de la Cassine où "il n'y aurait plus rien d'autres à faire que d'agrandir les jardins", ce qui constitue visiblement à ses yeux le pire des cauchemars. Charline Galea, membre de la majorité municipale mais aussi de la CGPME, nous a expliqué que les entreprises chambériennes voulaient de ce pont, qui leur permettrait de travailler plus facilement.
Tout excités par les élections qui s'approchent, les élus Verts ont pour une fois ouvert la bouche. Guilhaudin a commencé par nous dire qu'elle était contre ce pont et qu'en conséquence... elle avait choisi de s'abstenir, ce qui revenait en fait à permettre que le projet passe. Bérenger a pris la parole pour nous dire qu'il s'abstiendrait aussi, car il pensait qu'il valait mieux faire un tunnel sous la voie ferrée qu'un pont, car cela ferait plus joli dans le paysage. Enfin, Dupassieux a pris la parole pendant 20 mn, sans que nul ne comprenne s'il était pour ou contre, avant de nous expliquer qu'il s'abstiendrait lui aussi, ce qui constitue quand même une certaine évolution, car jusqu'à présent il avait toujours défendu le principe du pont au conseil municipal où il avait à plusieurs reprises voté en faveur de ce projet. Au final, les 5 élus d'Europe-Ecologie-les-Verts ont donc marqué leurs différences en s'abstenant, tout en prenant bien soin de ne pas prendre le risque que le projet puisse ne pas passer.
Du côté de Fajeau et de ses acolytes, la situation était plus compliquée. Tout d'abord, après qu'ils ont voté lors du dernier conseil municipal le budget, en violation du mot d'ordre des organisations du Front de Gauche, le Parti de Gauche avait publié un communiqué pour expliquer que ces "quatre élus, qui avaient sollicité l'appellation "Front de Gauche" ont fait allégeance au PS et ont eu une attitude particulièrement déloyale" et qu'en conséquence "ces élus ne pourront, en aucun cas, se prévaloir de l'étiquette "Front de Gauche" et tromper les citoyens chambériens et ceux de l'agglomération". Du coup, Guy Fajeau ne présente plus son groupe comme un groupe "Front de Gauche", mais parle "des élus de sa sensibilité".
Surtout les élus de sensibilité fajeautiste se sont divisés : Fajeau, lui-même, a été assez critique avec le projet de pont et a annoncé qu'il s'abstiendrait, avant d'être suivi par Michel Haudry et par Juliette Lehmann. En revanche, Sylvie Coquemer (PCF) a voté en faveur du projet, qui, il est vrai, est porté à Chambéry métropole par son camarade Alain Ferrero. Au final, il n'y a donc eu que 10 voix contre le projet, celle de Chambéry 100 % à gauche et les 9 de l'UMP. Dans la majorité, il n'y a finalement eu que 8 abstentions (les élus EELV et 3 fajeautistes sur 4), le reste de la majorité votant bien gentiment comme Laclais et Besson le lui avait demandé.
Laclais ayant décidé que l'on ferait sauter la moitié des autres dossiers, la suite a été assez rapide. Après avoir fait voter quelques délibérations sans importance, on est arrivé à la gestion de l'aide sociale. Ce dossier avait suscité la venue au conseil municipal de l'intersyndicale qui avait exprimé tout son mécontentement, d'une part parce que la municipalité leur avait sucré pour 2012 la subvention de 300 000 euros qu'elle verse normalement pour les aides sociales aux personnels, et d'autre part parce que la municipalité avait décidé que les syndicats seraient totalement exclus de la gestion de cet argent, ce qui est contraire aux usages paritaires de la fonction publique. J'ai bien évidemment voté contre et les élus fajeautistes se sont abstenus, Juliette Lehmann nous ayant expliqué que cette délibération n'était pas votable en l'état, mais qu'elle ne voulait quand même pas voter contre, puisqu'elle présentait des aspects positifs, sans qu'elle nous explique où elle avait pu trouver des aspects positifs dans ce dossier contre lequel la totalité des élus syndicaux avaient voté lors du CTP de la ville.
On est enfin passé à la délibération qui prévoyait de réduire de 5 % les indemnités des élus, afin de "témoigner en cette période de crise de leur solidarité avec la population". Depuis l'affaire Cahuzac, ce genre de délibération est à la mode et durant le mois d'avril de très nombreuses collectivités gérées par le PS ont pris ce type de mesure, histoire de redorer un peu le blason des politiciens. Comme Chambéry 100 % à gauche avait demandé en début de mandat que l'on prenne des mesures pour réduire les indemnités des élus, en particulier de ceux qui cumulent des mandats, j'ai donc voté en faveur de ce projet. Toutefois, nous estimons que ce n'est pas la meilleure manière de traiter de la question.
Plutôt que de voter cette baisse de 5 %, les conseillers municipaux devraient d'abord supprimer les rémunérations plus ou moins opaques qu'ils s'accordent en plus de leurs indemnités. Il faut en effet savoir qu'ils s'accordent des avantages en nature, dont la légalité est d'ailleurs très discutable : non seulement certains élus bénéficient de places gratuites dans les parkings de la ville, mais ils bénéficient aussi, en échange du vote de leurs subventions, de places gratuites dans la plupart des spectacles. De la même manière, ils bénéficient de cartes de voeux en nombre illimité et ne payent pas le courrier postal.
Plus grave encore : les élus chambériens ont décidé que les associations para-municipales qu'ils dirigent leur reverseraient des jetons de présence lorsqu'ils assistent à leurs conseils d'administration ou à diverses autres réunions. Ainsi, l'OPAC de Chambéry verse 85 euros à chacun des élus lorsqu'ils viennent assister à un conseil d'administration ou à une commission, ce qui montre que le logement social peut rapporter beaucoup à certains, beaucoup plus en tout cas que les 5 % de diminution de leurs indemnités.
Par ailleurs, nous avions proposé en début de mandat que l'on divise le montant des indemnités par le nombre de mandats exercés, afin de valoriser les élus qui se consacrent à leur mandat. J'ai pris les exemples de certains adjoints de la ville, qui, comme Nicole Guilhaudin, touchent une indemnité à taux maximum alors qu'il est notoire qu'ils ne font quasiment rien, trop occupés par les autres mandats qu'ils peuvent avoir à Chambéry métropole ou encore au conseil général. Mais, sans surprise, Laclais m'a répondu qu'il n'en était pas question, ce qu'on comprend volontiers eu égard à sa situation personnelle.
Pour terminer, on a abordé la question de l'ouverture de nouvelles lignes de crédit. La ville a tout d'abord emprunté 7 millions de plus, qui vont s'additionner à ses 125 millions de dettes. De plus, elle a obtenu la transformation d'un prêt toxique de 10 millions de la Caisse d'Epargne en prêt à taux fixe. Bien évidemment, la Caisse d'Epargne a pu tirer parti de la situation, puisqu'elle a obtenu que la ville lui paye un taux de 4,95 %, ce qui va lui permettre de toucher près de 500 000 euros d'intérêts la première année sur ce seul emprunt. Lorsque l'on connaît la faiblesse actuelle des taux d'intérêt, qui permet aux banques de se financer à un taux à peine supérieur à 0, on peut considérer que ce taux de 4,95 % est quasiment usuraire...
Après les dossiers, on est passé à ma question à la maire, ce qui m'a permis d'obtenir que Laclais me donne le plan des caméras de vidéosurveillance : je le publierai prochainement sur mon blog, afin que tout le monde puisse en être informé.
J'ai aussi déposé mon voeu sur la scandaleuse discrimination dont sont victimes les gens du voyage, qui n'ont désormais plus le droit d'utiliser l'accueil général. Sans gêne, Besson m'a répondu que les gens du voyage provoquaient des troubles dans les files d'attente devant l'accueil et qu'il est donc nécessaire de les séparer du reste de la population dans un accueil particulier. De tels propos, qui discriminent un groupe en raison de son mode de vie, témoignent de la multiplication des dérapages racistes, qui se banalisent, y compris dans la bouche d'un ancien ministre socialiste. Mais tout cela ne gêne en rien les élus : de gauche comme de droite, ils ont tous affirmé leur solidarité avec Besson en votant contre mon voeu.
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