L’Huma 6
mai
Grève des éboueurs : la CGT dépoussière les conditions de
travail
Alors que la CGT appelle l'ensemble des salariés du
nettoiement à faire grève ce lundi en France, sur les salaires et les statuts,
le témoignage d'Abdoul Diallo, militant au sein d’un collectif pour une
meilleure reconnaissance de la pénibilité du métier d’éboueur.
Abdoul Diallo conduit un engin de nettoiement. Partagé entre
son atelier McDonald’s, du nord-est parisien, et ses activités de délégué
syndical CGT, il est aussi l’un des animateurs du collectif, Collecte et
traitement des déchets et ordures ménagères. Une structure qui veut répondre
« à un besoin des agents et (qui) lutte pour la défense du service public dans
ce secteur ». En septembre 2012, il a participé à une journée d’études sur la
pénibilité de ce métier. Ce collectif, qui a associé à ses travaux les
chercheurs Gilles Molinié et Serge Volkoff, regroupe les éboueurs CGT d’une
dizaine de villes et départements.
Dans un document de synthèse, ce groupe a constaté notamment
qu’à 60 ans l’espérance de vie des éboueurs est de trois ans inférieure à
celles des autres agents territoriaux.
Grève des éboueurs à l'appel de la CGT
6 mai 2013 Libé Par AFP
Les agents, dont 150 environs manifestent à Paris, réclament
que la pénibilité de leur travail soit davantage prise en compte.
Une partie des agents chargés de la collecte et du
traitement des déchets ont fait grève lundi en France, à l’appel de la CGT,
pour réclamer notamment une meilleure prise en compte de la pénibilité de leurs
activités et obtenir des départs anticipés à la retraite.
A Paris, quelque 150 agents se sont rassemblés au pied de la
Tour Eiffel, a constaté une journaliste de l’AFP. Venus pour certains de
province (Lyon, Martigues ou encore Nantes), ils devaient manifester jusqu’aux
Invalides et une délégation devait être reçue en début d’après-midi au
ministère de la Fonction publique, situé à proximité. Selon des responsables
CGT, la grève de 24 heures devait être sans incidence à Paris en matière de
collecte, mais il n’était pas exclu qu’elle provoque quelques perturbations
dans certaines collectivités. Le syndicat n’était pas en mesure d’évaluer le
suivi de la grève au niveau national dans l’immédiat.
«La principale raison de la grève, c’est la reconnaissance
de la pénibilité», a expliqué à l’AFP Régis Vieceli, secrétaire général de la
CGT Nettoiement, citant également les conditions de travail, les salaires, le
déroulement de carrière et la demande d’un «retour en régie de tout ce qui a
été privatisé dans la filière collecte et retraitement». Les agents réclament
que les éboueurs puissent partir à la retraite à 50 ans, contre 57 ans
actuellement, via un classement de leur métier en catégorie insalubre. Ils
veulent également que les autres catégories d’agents chargés du nettoiement
aient une meilleure reconnaissance de la pénibilité.
Selon Sébastien Cravero, animateur d’un
collectif national créé il y a un an par la CGT pour cette filière, une étude a
montré que l’espérance de vie des éboueurs était équivalente à celle des
égoutiers. Or, ces derniers «ont droit à la catégorie insalubre», a-t-il
souligné. Des rassemblements étaient également prévus dans plusieurs villes de
province lundi. A Nantes, notamment, les éboueurs CGT ont débrayé pour la
collecte du matin. A Bordeaux, une trentaine d’éboueurs se sont rassemblés
devant la préfecture, où une délégation a été reçue par un membre du cabinet du
préfet de Gironde, a indiqué le délégué CGT Christophe Clerfeuille.
Les agents de la filière collecte et traitement des déchets veulent faire reconnaître la pénibilité de leur travail
E. Chaudieu | Publié le 03/05/2013
La Fédération CGT des services publics a appelé à une journée nationale d’action lundi 6 mai 2013 pour l’ensemble des agents relevant du champ de la gestion publique de la collecte et du traitement des déchets et ordures ménagères.
A travers cette mobilisation, l’organisation syndicale, qui a créé en mars 2012 un collectif national travaillant sur cette filière après d’importants conflits d’éboueurs (à Lyon et Bordeaux notamment), entend relayer les revendications des agents en matière de reconnaissance de la pénibilité de leur travail.
Celle-ci n’est en effet « plus forcément inscrite dans les arrêtés municipaux régissant ces activités, ce qui entraîne des disparités entre collectivités, certains agents étant inscrits en catégorie active et d’autres non », précise Michel Caussemille, référent du collectif au niveau national.
La fédération réclame donc l’intégration des chauffeurs de bennes à ordures et des engins des centres de traitement, ainsi que des agents de déchetterie et de centres de traitement dans la catégorie active avec départ à la retraite à taux plein anticipé de cinq ans.
« Nous avons volontairement englobé tous les agents de la filière car les problèmes de pénibilité se posent pour chaque catégorie, notamment pour tout ce qui relève de la manipulation », précise Sébastien Cravero, délégué CGT permanent à la communauté d’agglomération de Martigues (13) et ancien éboueur.
Agents « fracassés » - Sébastien Cravero pointe par ailleurs la situation spécifique des éboueurs, pour lesquels le collectif demande l’intégration dans la catégorie insalubre, qui permet un départ anticipé à la retraite plus intéressant qu’avec la catégorie active (10 ans au lieu de 5). Ces agents, qui ont une espérance de vie plus courte que la moyenne, sont ainsi nombreux à souffrir de troubles musculo-squelettiques, de maladies respiratoires ou infectieuses.
Sébastien Cravero évoque ainsi des « collègues fracassés » avant d’avoir atteint l’âge de la retraite. « C’est pourquoi nous demandons également qu’au moment de l’embauche d’un éboueur, le service ressources humaines envisage dès ce moment-là ses possibilités de reclassement au bout de 15 ans. »
Autre exigence portée par la Fédération CGT-SP pour cette journée du 6 mai, celle de la « pleine maîtrise publique » pour les missions de collecte et de gestion des déchets. « Ce sont des activités qui attisent la convoitise de grands groupes multinationaux », signale ainsi Michel Caussemille.
L’ensemble de ces revendications ont été relayées dans un courrier adressé le 11 avril par le secrétaire général de la Fédération CGT-SP à la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, que l’organisation syndicale a par ailleurs sollicitée pour qu’une délégation du collectif de la filière collecte et traitement des déchets soit reçue le 6 mai.
Le Parisien 7 mai
Celle-ci n’est en effet « plus forcément inscrite dans les arrêtés municipaux régissant ces activités, ce qui entraîne des disparités entre collectivités, certains agents étant inscrits en catégorie active et d’autres non », précise Michel Caussemille, référent du collectif au niveau national.
La fédération réclame donc l’intégration des chauffeurs de bennes à ordures et des engins des centres de traitement, ainsi que des agents de déchetterie et de centres de traitement dans la catégorie active avec départ à la retraite à taux plein anticipé de cinq ans.
« Nous avons volontairement englobé tous les agents de la filière car les problèmes de pénibilité se posent pour chaque catégorie, notamment pour tout ce qui relève de la manipulation », précise Sébastien Cravero, délégué CGT permanent à la communauté d’agglomération de Martigues (13) et ancien éboueur.
Agents « fracassés » - Sébastien Cravero pointe par ailleurs la situation spécifique des éboueurs, pour lesquels le collectif demande l’intégration dans la catégorie insalubre, qui permet un départ anticipé à la retraite plus intéressant qu’avec la catégorie active (10 ans au lieu de 5). Ces agents, qui ont une espérance de vie plus courte que la moyenne, sont ainsi nombreux à souffrir de troubles musculo-squelettiques, de maladies respiratoires ou infectieuses.
Sébastien Cravero évoque ainsi des « collègues fracassés » avant d’avoir atteint l’âge de la retraite. « C’est pourquoi nous demandons également qu’au moment de l’embauche d’un éboueur, le service ressources humaines envisage dès ce moment-là ses possibilités de reclassement au bout de 15 ans. »
Autre exigence portée par la Fédération CGT-SP pour cette journée du 6 mai, celle de la « pleine maîtrise publique » pour les missions de collecte et de gestion des déchets. « Ce sont des activités qui attisent la convoitise de grands groupes multinationaux », signale ainsi Michel Caussemille.
L’ensemble de ces revendications ont été relayées dans un courrier adressé le 11 avril par le secrétaire général de la Fédération CGT-SP à la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, que l’organisation syndicale a par ailleurs sollicitée pour qu’une délégation du collectif de la filière collecte et traitement des déchets soit reçue le 6 mai.
Le Parisien 7 mai
Les négociations entre les éboueurs grévistes de
Gennevilliers et Veolia
Otus ont été longues hier après-midi, de 13 heures à 20 heures, mais
elles ont finalement abouti. A Nanterre, Gennevilliers, Rueil-Malmaison,
Villeneuve-la-Garenne, Saint-Cloud, les salariés reprendront le ramassage ce
matin. Un vrai soulagement pour les mairies concernées, ainsi que pour les
habitants, qui voyaient certains quartiers prendre des allures de décharge,
avec de nombreux conteneurs abandonnés sur les trottoirs.
« Le sujet est complexe et nous avons pris le temps
d’expliquer les choses », affirmait hier soir Didier Courboillet,
directeur de Veolia Otus en Ile-de-France. Lequel ne cachait
pas avoir subi des « pressions » de toutes les villes concernées
depuis le début de la grève, pour que le mouvement cesse au plus vite.
Une réforme contestée des congés payés
A la source du conflit : la remise en cause d’un
mode de paiement des congés payés, vieux de plusieurs décennies et qui, comme
voulu à l’époque, avantage les salariés. Ces derniers touchent leurs congés en
une seule fois — annuellement et non pas mensuellement — et gèrent leurs cinq semaines
de vacances librement. Résultat : certains ne partent pas ou peu en
vacances, mais touchent leurs congés payés malgré tout. Ce qui leur permet de
gonfler un peu leur salaire et de mettre de l’argent de côté.
La direction de Veolia Otus souhaite maintenant payer
les congés à la prise. Mais à Gennevilliers, à l’annonce de ce changement, la
situation s’est crispée. « Nous avons un problème pour communiquer sur ce
site, indique la direction, mais nous allons y travailler… Nous avons accepté
de leur laisser du temps pour comprendre le changement qui s’impose, et que
1200 autres salariés franciliens ont d’ailleurs assimilé. »
Hier, dans la matinée, une cinquantaine de grévistes
avaient appelé, à l’aide la mairie de Nanterre (Gauche citoyenne), le plus gros
contrat de la société de ramassage de déchets. Dans la foulée, la ville
indiquait par communiqué qu’elle avait rencontré les deux parties du conflit et
qu’elle demandait « expressément » à Veolia Otus de régler le conflit
en cours « dans les meilleurs délais ».
Lahoucine Rejdal, délégué CGT pour la branche des
déchets (NDLR : il n’est pas employé chez Veolia comme indiqué
hier dans nos colonnes), était « soulagé » hier soir que
la direction soit « revenue sur ses positions » pour Gennevilliers.
Celle-ci prévient qu’elle n’abandonne pas sa réforme pour autant. « Les
salariés doivent prendre leurs 30 jours de repos. C’est la loi, et ils en
ont besoin. Cela, ils l’ont reconnu dans le protocole. Nous allons donc
continuer à travailler pour avancer vers le passage effectif au nouveau
système ».
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