9 janvier 2014

Près d’un élu de la diversité sur deux victime, dans sa fonction, de propos racistes

AFP _ mercredi 8 janvier 2014



Près d'un élu local de la diversité sur deux (47%) déclare avoir été victime, en tant qu'élu, de propos racistes au cours des cinq dernières années, selon une étude conduite par le cabinet Solis publiée mardi 7 janvier.
Ces insultes racistes provenaient d’habitants de leur commune (51%), d’élus de leur propre conseil municipal (40%), de membres de leur entourage politique (34%) ou étaient relayées par des supports divers (12%) comme des lettres anonymes.
« Ce qui nous a surpris c’est qu’elles émanent de leurs pairs, du conseil municipal voire même de leur propre famille politique », a commenté Abbas Bendali, directeur du cabinet Solis.
74% des élus estiment que les propos à caractère raciste ont augmenté au cours des cinq dernières années, « chiffre sans doute amplifié par la période de réalisation du sondage en plein « feu médiatique » à la suite des attaques contre Christiane Taubira », précise l’étude.
223 élus consultés - 223 conseillers municipaux et adjoints aux maires de 92 communes d’Ile-de-France issus de l’immigration extra-européenne ou des DOM ont été interrogés par téléphone entre le 18 novembre et le 3 décembre pour cette étude menée en partenariat avec le magazine Le Courrier de l’Atlas et la fondation Open Society.
L’échantillon a été élaboré sur des quotas de sexe, de nuance politique et de département sur la base d’un recensement du Haut conseil de l’intégration, réalisé après les municipales de 2008 grâce à l’analyse des noms et prénoms des élus, les statistiques ethniques étant interdites par la loi.
L’étude du HCI avait montré que les élus extra-européens étaient passés de 1.069 en 2001 à 2.343 en 2008. L’Ile-de-France en comptait un peu plus d’un millier en 2008.
Le sondage du cabinet Solis montre que 59% de ces élus se considèrent comme des « élus comme les autres », 33% comme des « élus différents », se qualifiant par exemple, d’élu « de terrain », « élu représentatif de sa ville », « élu multiculturel ». Seulement 8% se déclarent comme des « élus issus de l’immigration ».
La commune, lieu de diversité - 73% estiment que le gouvernement reflète mal la diversité multiculturelle du pays. En revanche, 60% déclarent que leur conseil municipal reflète la diversité de leur commune. L’immense majorité des élus (77%) envisage de se présenter pour un nouveau mandat aux municipales de mars mais seuls 14% déclarent qu’ils conduiront leur propre liste.
Le profil type de cet élu est un quadragénaire, né en France ou arrivé très jeune, diplômé de l’enseignement supérieur. 72% sont membres actifs d’au moins une association.

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