29/04/2014 • AFP Un mois après leur arrivée à la tête de onze mairies, les nouveaux maires FN ont pris, sous les projecteurs, des premières mesures remarquées: arrêt de subvention à certaines associations, hausse de leurs salaires, baisse des impôts locaux...
Une gestion en « bon père de famille », promettait Marine Le Pen. Les onze « bons pères de famille » du FN –aucune femme n’est devenue maire– ont depuis leur élection fait preuve d’autorité,
alors que les budgets qui n’avaient pas encore été adoptés à Beaucaire, Fréjus, Hénin-Beaumont et Villers-Cotterêts le seront tous avant le 30 avril.
L’une des mesures les plus emblématiques –et les plus décriées– a été l’arrêt à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) de la subvention et de l’usage gratuit d’un local municipal dont bénéficiait la Ligue des droits de l’homme (LDH) « en toute illégalité », selon le maire Steeve Briois.
A Mantes-la-Ville (Yvelines), les subventions aux associations, dont la LDH, vont toutes baisser dans les mêmes proportions (1/5e). A Fréjus (Var), des « efforts » leur ont aussi été demandés.
Mais pas d’annonce pour l’instant de suppression de subventions à des « associations communautaires », l’un des thèmes de campagne municipale de Marine Le Pen.
Baisse de la fiscalité, mais hausse des salaires de certains élus - Le FN avait fait aussi axé son discours sur la baisse de la fiscalité: à Hénin-Beaumont, la taxe d’habitation baissera de 10%, le manque à gagner étant compensé par un « vaste plan d’économies ». Baisses plus modestes à Villers-Cotterêts (Aisne) et à Beaucaire (Gard), « stabilité » à Fréjus.
Au Luc et à Cogolin (Var), les nouveaux édiles ont augmenté leurs indemnités de fonction ainsi que celles de leurs adjoints. Une décision aussi légale que controversée, en période de difficultés budgétaires.
Au Luc, si la décision ne figurait pas dans le « projet 2014-2020″ de Philippe de La Grange, « les adjoints touchent quand même moins qu’un étranger venant prendre sa retraite en France sans jamais y avoir travaillé », s’est défendu le maire dans des propos rapportés par Var-Matin.
A Beaucaire en revanche, Julien Sanchez a légèrement baissé les indemnités des élus, des « économies symboliques » sur le budget de fonctionnement.
Autre engagement fort de plusieurs programmes FN, traduit par exemple dans cette ville du Gard: trois nouveaux postes de policiers budgétés.
Mesures concrètes, mesures symboliques - Des dispositions plus symboliques ont été prises: à Fréjus, David Rachline a fait retirer le drapeau européen du fronton de la mairie.
A Villers-Cotterêts, ville où mourut le général mulâtre Dumas en 1806, la municipalité n’organisera pas de commémoration de l’abolition de l’esclavage, s’attirant les foudres des associations. Des collectifs de « vigilance » associatifs et citoyens ont d’ailleurs été créés dans plusieurs villes FN.
Vigilance, c’est aussi le maître-mot de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti concernant le sort des associations culturelles dans ces villes.Le monde de la culture a hésité entre plusieurs positions. Si le Positiv festival, qui se déroulait à Beaucaire, a décidé de plier bagage, d’autres artistes ont maintenu leurs dates ailleurs.
Le sport a aussi été touché: un match amical Toulon – Béziers a été annulé après l’élection de Robert Ménard, maire de Béziers soutenu par le FN.
L’une des dispositions les plus tonitruantes lancées depuis le second tour des municipales, l’annonce par Marine Le Pen du rétablissement du porc dans les cantines si celui-ci ne figurait plus au menu, n’est pas promise à une grande postérité… car ces cantines n’en avaient pas été privées.
Les mosquées en question - Enfin, plusieurs maires doivent s’occuper de projets de mosquées. A Fréjus, M. Rachline dit attendre la décision sur un recours visant à annuler le permis de construire d’une mosquée pour se prononcer sur celle-ci. Il avait promis pendant la campagne un référendum.
A Mantes-la-Ville, une décision doit être prise dans les jours qui viennent concernant la création d’une mosquée devant remplacer l’ancienne salle de prière « pas aux normes » et qui doit être démolie. Le maire souhaite bloquer ce projet « dans les voies réglementaires », ce qui pourrait au bout du compte priver les musulmans de lieu de culte.
La direction du FN garde un oeil sur ces maires: si les villes ne sont ni « sous tutelle » ni « sous surveillance », Marine Le Pen a réuni « ses » maires peu après leur élection pour leur prodiguer des « conseils ».
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