7 octobre 2013

ZSP

AFP




















ZSP : Manuel Valls se félicite de « résultats incontestables » et confirme de nouvelles zones avant la fin 2013
En déplacement à Amiens, le ministre de l’Intérieur a vanté le 5 avril 2013 le bilan des zones de sécurité prioritaires qui fera l’objet d’un séminaire en mai à Lyon. Il a également confirmé qu’une nouvelle vague de créations devrait intervenir cet automne.


Satisfait mais prudent. Si Manuel Valls juge qu’il est encore « trop tôt pour crier victoire », il n’hésite tout de même pas à affirmer que les zones de sécurité prioritaire produisent leurs premiers effets. « A Amiens, Grigny, Stains, Aubervilliers et même à Marseille… Les résultats sont incontestables. Nous en ferons le bilan au mois de mai à Lyon», glisse le ministre, critiquant au passage la politique de ses prédécesseurs, faite « d’opérations coups de poing sans lendemain ». Rendez-vous est donc pris à Lyon, sans doute le 13 mai [1], pour tirer les enseignements de ce dispositif, souvent présenté comme la mesure phare du ministre.
Méthodes de travail - « Je veux pour ma part un changement durable et en profondeur », a-t-il ajouté. Changement qui s’amorce selon lui au sein des 64 zones existantes, grâce au «renouvellement des méthodes de travail » entre les services de l’Etat, les acteurs associatifs sans oublier bien sûr, les collectivités «acteurs majeurs de la prévention ». « Les ZSP ont induit un ancrage de l’action dans les réalités locales en prise très directe avec préoccupations des habitants », tranche Manuel Valls.
Nouvelle salve fin 2013 – Ce premier bilan positif devrait conduire le gouvernement à annoncer une nouvelle « vague de création de ZSP dès cet automne ». Il s’agira sans doute de l’une des dernières, le ministère souhaitant continuer à concentrer les moyens et les effectifs. « J’ai toujours parlé d’une centaine de zones au total. Contrairement à ce qui a pu être dit, les ZSP n’ont pas été créées à effectifs constants. Nous avons mis fin à l’hémorragie des effectifs en ouvrant 500 postes de policiers par an. La formation de ces forces de l’ordre devra accompagner le développement des ZSP », poursuit le ministre.
Reste que, selon lui, cette politique doit s’inscrire dans le cadre plus global de la politique de la ville. «Sur le terrain, les gens me demandent du boulot ! », s’exclame Manuel Valls. «Et c’est pourquoi, aux côtés des élus nous allons poursuivre ce travail de reconquête d’un territoire, qui concerne tous les domaines de l’action publique : le logement, l’emploi, les transports et la rénovation urbaine », promet-il.

A Amiens, la préfecture chiffre les résultats, le municipalité salue le partenariat

Et de trois. Comme il s’y était engagé suite aux violentes émeutes du mois d’août dernier, le ministre de l’Intérieur est une nouvelle fois revenu, vendredi 5 avril, à Amiens pour suivre le travail des enquêteurs et juger du résultat de la zone de sécurité prioritaire mise en œuvre dans le quartier nord.
Opérations judiciaires - Sept mois après la mise en place du dispositif, Manuel Valls ne cache pas sa satisfaction. Selon le ministre, «le travail méticuleux » des enquêteurs a en effet permis d’arrêter 16 personnes, dont 11 ont été présentées devant un juge d’instruction, toutes soupçonnées d’avoir participé aux incidents de l’été au cours desquelles 22 policiers avaient été blessés, certains par des tirs de chevrotine. « L’enquête va se poursuivre. Tous ceux qui ont participé à ces actes doivent être présentés devant la justice », a promis l’ex-maire d’Evry.
Résultats chiffrés - Au-delà de ces résultats, Manuel Valls s’est également félicité des «effets réels et mesurables » de la ZSP,qui a occasionné une série de mesures [2]. D’après la préfecture, depuis août dernier, les violences urbaines auraient reculé de 32% sur la zone, tandis que depuis le mois de janvier, les atteintes aux personnes ont diminué de 5%. « Il est très important pour moi, de constater que le taux d’élucidation de ces infractions a augmenté de 10 points pour atteindre 64% », a ajouté Manuel Valls.
Le ministre de l’Intérieur veut faire toutefois preuve de modestie. « Du travail reste à faire. Même si d’après ce que je constate, ce travail a permis aux habitants de retrouver une certaine confiance dans le rôle de l’Etat et de la puissance publique », tempère t-il.
Relance partenariale - Du côté de la municipalité, on salue également le nouveau souffle donné au partenariat entre la police, la justice, la collectivité, mais également les associations et les habitants. A Amiens, une réunion hebdomadaire a été instaurée pour permettre à ces partenaires de faire le point sur la situation locale. «Ce pacte de confiance entre ces acteurs permet un retour de l’Etat dans les quartiers », souligne Gilles Demailly, maire (PS) d’Amiens.

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