25 avril 2013

grève très suivie à la Saur


Les sites de la Saur, numéro trois français de l'eau, tournaient au ralenti mercredi 3 avril en raison d'une grève "illimitée" des salariés choqués par le versement d'un bonus de 200.000 euros à leur président, Olivier Brousse, a-t-on appris auprès des syndicats.
La direction de la Saur a fait état d’un taux de grévistes de 21%. Il était du double selon les syndicats. “Nous avons comptabilisé plus de 40% de participation sur toute la France”, a ainsi affirmé Yves Ardil, délégué central CGT.
“Ce taux varie selon les régions, à l’usine de Saint-Fons (Rhône), par exemple, il y avait 100% de grévistes ce matin. A Nîmes, des salariés ont bloqué le périphérique et partout où on est présents, il y a eu des rassemblements”, a-t-il dit.

Sans “aucune avancée” de la part de la direction, l’intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO et CFE-CGC a décidé de poursuivre le mouvement jeudi 4 avril. Elle demande la “réouverture sans délais de négociations salariales”, insatisfaite d’une augmentation générale de 1% pour les 12.000 salariés de la Saur en France.
Promesses de la direction - “Les gens sont révoltés par les primes accordées aux cadres dirigeants. Il y a un très fort mécontentement des salariés qui veulent eux aussi être pris en compte dans la répartition des résultats de l’entreprise “, a expliqué Frédéric Buonafortuna, délégué central FO.
La direction de la Saur a déclaré “entendre le message” des salariés et avoir “pris date” mardi avec les syndicats pour des négociations salariales en septembre pour négocier “un complément de rémunération aux salariés” et “un accord d’intéressement ouvert à l’ensemble du personnel”.
Mercredi, en complément de ces engagements, la direction “propose une revalorisation des astreintes et des salaires des premiers niveaux d’agents”, a affirmé une porte-parole.
Dette de 2 milliards - L’appel à la mobilisation a été lancé après la révélation dans la presse fin mars, puis la confirmation par la direction de la Saur, du versement d’un bonus annuel de 200.000 euros à son patron Olivier Brousse.
Très inhabituelle pour ce groupe, la grève ne devrait pas avoir d’impact pour les usagers. Ce conflit survient aussi alors que l’entreprise cherche à se débarrasser d’une partie de sa dette de 2 milliards d’euros qu’elle n’est pas en mesure d’honorer.
Le groupe – dont l’Etat est actionnaire à 38% via le Fonds stratégique d’investissement – cherche un repreneur et discute en parallèle avec ses banques créancières pour effacer une partie de sa dette.
L’association des maires de France suit également de près le dossier, soucieuse de préserver un minimum de concurrence dans le secteur des services aux collectivités locales.

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