17 novembre 2013

l'autre dossier scolaire : le statut de l'enseignant

deux articles (l'Huma et la Croix) mais qui ne mentionnent pas un des réels problèmes de l'éducation : les 70 000 postes supprimés par Sarko, qui manquent toujours 
Le statut de l’enseignant, l’autre dossier brûlant de Vincent Peillon
En froid avec les enseignants de primaire sur la question des rythmes scolaires, le ministre de l’éducation nationale veut trouver des marges de manœuvre pour revoir le statut des professeurs de collège et lycée.
En difficulté dans la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaire, le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon, doit ouvrir ce lundi 18 novembre le chantier, ultrasensible, du statut de l’enseignant.
Depuis 1950, pas un gouvernement n’a véritablement réussi à modifier les textes régissant le métier : les professeurs du secondaire sont payés pour donner des heures de cours, entre 15 et 18 heures par semaine selon qu’ils sont agrégés ou titulaires d’un Capes. Officiellement, la préparation des cours, la correction des copies, ne fait donc pas partie du temps de travail.

DES MISSIONS DE PLUS EN PLUS VARIÉES

Cette définition, déjà réductrice il y a 60 ans, colle de moins en moins à la réalité. Les grandes missions confiées aujourd’hui aux enseignants débordent largement du simple temps passé en classe. Selon lesinstructions officielles, ils doivent bien entendu transmettre les connaissances prévues au programme, mais aussi aider les élèves à « développer leur esprit critique », à « construire leur autonomie et à élaborer un projet personnel », à « les préparer au plein exercice de la citoyenneté »… La notion d’accompagnement individualisé devient incontournable, mais rien n’oblige les enseignants en la matière. Beaucoup remplissent la fonction, mais sur la base du volontariat.
Pour l’heure, les gouvernements successifs se sont tous cassé les dents à tenter de réformer le métier. Tout en cherchant à réduire les effectifs, Nicolas Sarkozy avait proposé aux enseignants qui le souhaitent d’effectuer des heures supplémentaires. Lors de la campagne présidentielle de 2012, il avait même proposé de mieux payer les fonctionnaires, à condition qu’ils acceptent d’augmenter leur temps de présence dans l’établissement à 20 ou 26 heures. Cela n’a pas été le choix de la gauche, qui a préféré mettre des moyens dans le recrutement. La réforme se fera donc à moyens constants.

PLUSIEURS PISTES À L’ÉTUDE

Dans ce contexte, la voie sera étroite pour obtenir un accord avec les syndicats. Plusieurs leviers pourront toutefois être actionnés. Tout d’abord, l’annualisation du temps de travail. En effet, un grand nombre d’heures de cours ne sont pas données les semaines où les élèves sont en stage ou en examen. L’idée serait de les redéployer au moment où les élèves en ont besoin.
Surtout, le gouvernement voudrait faire varier l’importance des heures passée en classe. Un enseignant qui travaille en zone d’éducation prioritaire aurait ainsi moins d’heure de cours, afin de se concentrer davantage sur le temps « hors classe » avec les élèves. Un barème, avec coefficient, pourrait aussi être instauré pour moduler la valeur du temps passé dans l’établissement, dans lequel certaines activités seraient facultatives, mais rétribuées par des indemnités.
JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS  
Réforme du métier d'enseignant : autre sujet explosif pour Peillon
Déjà aux prises avec la fronde contre les nouveaux rythmes scolaires, Vincent Peillon lance lundi les discussions avec les syndicats sur la réforme du métier d'enseignant, autre sujet très sensible.
Les attentes des syndicats d'enseignants sont fortes et la tâche de Vincent Peillon, déjà aux prises avec la très contestée réforme des rythmes scolaires, difficile. "Il y a des débats lancinants depuis 20 ou 25 ans: le statut, la bivalence... dont chacun sait quand il les manie que ça bloquerait tout le système", avait déploré le ministre de l'Éducation en septembre. "Il faut changer l'image qu'on a du métier des enseignants", avait-il expliqué : "ils ont une diversité de tâches, qui n'est pas uniquement de faire cours (...) il faut reconnaître ces différentes activités".
Pour Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, première fédération de l'éducation, "il s'agit de travailler pour une amélioration des conditions de travail des personnels". "Tout ce qui serait de l'ordre de l'alourdissement, de la déstabilisation, de l'annualisation ou de toute autre idée saugrenue qui pourrait apparaître ici ou là, nous les combattrons", a-t-elle averti. Elle souhaite que les personnels puissent "reprendre la main" sur leur métier et entend rappeler la revalorisation. De son côté, Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa prévient le ministre : "Si vous demandez aux enseignants de faire des activités supplémentaires, il faudra du grain à moudre".Il y a un an, il s'était dit "prêt à partir de 2013 à ouvrir la grande négociation qui n'a jamais eu lieu dans ce pays sur la refondation du métier d'enseignant: il y a les contenus (qu'est-ce qu'on fait quand on enseigne?), le développement de carrière, le temps de travail et bien évidemment la question de la revalorisation" salariale. Plusieurs chantiers sont sur la table: le nombre d'heures de cours, notamment en zones d'éducation prioritaire, la diversité des autres tâches (dialogue avec les parents, travail d'équipe, initiatives pédagogiques, suivi personnalisé des élèves, accueil des enfants handicapés...), l'évaluation des enseignants, la bivalence (enseigner deux disciplines). Reconnaissant que la gestion des ressources humaines à l'Education nationale n'était pas "brillante", le ministre souhaite "changer" le système des "premières affectations", des "rapprochements entre conjoints" ou encore l'évaluation des enseignants. Les métiers des autres catégories de personnels (directeurs d'école, administratifs...) sont aussi en débat.Les professeurs des écoles assurent 24 heures de cours par semaine. Dans le secondaire, selon le statut de 1950, un certifié dispense 18 heures et un agrégé 15 heures. Il faut y ajouter le travail "invisible": réunions pédagogiques, préparation des cours, corrigés des copies....-------------------------------Près de 7 Français sur 10 pour l'annulation ou le report de la réforme des rythmes scolaires. Selon un sondage de l'institut BVA Opinion, publié samedi, près de la moitié des sondés (48%) souhaitent l'annulation de la réforme, qui a fait l'objet de grèves, manifestations et blocages d'écoles cette semaine, à l'initiative d'enseignants, personnels municipaux ou parents. La proportion monte à 55% dans les communes rurales et descend à 42% dans les villes de plus de 100.000 habitants. Plus d'une personne interrogée sur cinq (21%) se prononce pour un report de la réforme, qui doit être généralisée à la rentrée 2014. Près d'un tiers (29%) souhaite que la réforme soit appliquée comme prévu et 2% se disent sans opinion. Sans surprise, c'est chez les sympatisants de droite que les sondés se prononcent le plus pour une annulation (72%), chez les sympathisants de gauche, les avis sont plus partagés: une majorité (52%) souhaite que la réforme soit appliquée comme prévu, un cinquième (21%) qu'elle soit annulée, un quart (25%) qu'elle soit reportée, tandis que 2% sont sans opinion.


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