15 novembre 2013

Rythmes : priorité à la sieste en maternelle

La veille de la réunion du comité national de suivi de la réforme des rythmes scolaires, le ministère de l’Education a fait paraître des recommandations sur l’application de la réforme en maternelle. Nombre d’élus et d’agents municipaux, tout comme les participants aux Rencontres des projets éducatifs locaux à Brest les 5 et 6 novembre 2013, ont fait remonter les difficultés particulières des tout-petits et la nécessité d’adapter la réforme à leur âge.

Les recommandations, qui puisent leurs exemples dans les démarches des 4000 collectivités pionnières des rythmes, portent sur quatre pistes :
  1. pour pallier la fatigue des tous-petits : le ministère rappelle que « la réforme des rythmes scolaires vise à mieux prendre en compte les besoins physiologiques de l’enfant et elle doit toujours respecter ses besoins de sieste ». Le texte rappelle aussi que, jusqu’à l’âge de 4 ans, un enfant doit pouvoir dormir entre 1h30 et 2h selon ses besoins, tout en soulignant que la sieste n’est plus systématique à compter de la moyenne section.Traduction : l’organisation d’activités périscolaires sur la pause méridienne n’est pas à privilégier pour les maternelles.
  2. pour éviter qu’ils ne perdent leurs repères, perdus par le flot d’intervenants différents autour d’eux : le ministère conseille de mettre en place une signalétique spécifique, permettant d’identifier les ATSEM, animateurs, enseignants à l’aide de photo et signalant de façon explicite les lieux des activités périscolaires par un marquage au sol ou des panneaux. Bémol : il faut expliquer ces nouveaux codes aux tous-petits, qui, bien évidemment, ne savent pas lire. Le document mentionne aussi l’intérêt d’élaborer des règles de vie communes aux enseignants et aux animateurs.
  3. pour éviter de les perdre entre la classe et l’activité périscolaire : le ministère relève le recours à des « chartes relatives à l’usage des locaux et à l’organisation des temps de transition ». Co-écrites par les enseignants et animateurs, elles permettraient un partage des locaux et l’instauration de rites, permettant aux enfants de comprendre quand ils sont à l’école et quand ils sont en activité périscolaire.
  4. pour éviter de leur proposer des activités qui ne correspondent pas à leur âge : le document met l’accent sur les temps de repos et les temps calmes, qui doivent alterner avec d’éventuelles activités. Seules indications un peu concrètes : les temps périscolaires devraient privilégier des activités permettant de prendre « le temps de jouer, d’observer, d’agir, de manipuler, de lire, de chanter, de rêver… et d’avoir aussi du « temps pour soi » » et ces activités semblent devoir varier en cours d’année, en fonction de l’évolution des intérêts de l’enfant.
Recommandations insuffisantes - Le SNUIPP, l’un des syndicats enseignants en élémentaire, juge ces recommandations insuffisantes. Dans un communiqué de presse, le syndicat souligne tout d’abord, que, dans de nombreuses écoles, « la sieste n’est pas possible durant la pause méridienne faute de locaux et de personnels disponibles ». Le SNUIPP avance que la réforme segmente le temps des enfants en deux temps, l’un pris en charge par les enseignants, l’autre par les animateurs, au détriment de l’organisation précédente qui permettait aux enseignants de reprendre les ateliers du matin en petits groupes. Le syndicat enseignant appelle à aller plus loin que de simples recommandations : « l’ouverture de discussions pour étudier des organisations des rythmes adaptées à la maternelle en ouvrant par exemple la possibilité de déroger à la règle stricte des 9 demi- journées ».

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