L’Acsé se dote d’une nouvelle directrice, inquiétudes sur l’avenir de l’agence
H. Jouanneau | Publié le 17/01/2013
Alors que les inquiétudes se multiplient sur l’avenir de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances, une nouvelle directrice générale, Laurence Girard, a été nommée
par un décret du 14 janvier 2013. Chef de cabinet au ministère du Commerce extérieur, cette élue socialiste parisienne issue de HEC remplace Rémy Frentz nommé en 2009.
par un décret du 14 janvier 2013. Chef de cabinet au ministère du Commerce extérieur, cette élue socialiste parisienne issue de HEC remplace Rémy Frentz nommé en 2009.
Changement de tête à l’Acsé. Par un décret du 14 janvier paru le 16 janvier 2013 [2] au Journal officiel, Laurence Girard est nommée directrice générale de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances, bras financier de la politique de la ville. Agée de 45 ans, cette élue socialiste du 7ème arrondissement de Paris, peu connue des professionnels de banlieue, remplace donc Rémy Frentz, qui avait été nommé en 2009.
Laurence Girard, qui occupait depuis juillet 2012 les fonctions de chef de cabinet de Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, présente un profil bien plus politique que son prédécesseur, magistrat de la Cour des comptes.
Formation dans le privé - Selon la biographie transmise [3] par l’Acsé, Laurence Girard est née en mai 1968 et diplômée de l’Ecole des hautes études commerciales (HEC). Elle a été « chargée d’affaires, directrice d’agences bancaires puis directrice de réseau Particuliers-Professionnels au Crédit Lyonnais de 1990 à 2001, avant d’être responsable des engagements, secrétaire générale puis directrice de l’audit interne à l’Association pour le droit à l’initiative économique (2001-2009).
Militante et élue socialiste - Elle a également été secrétaire générale administrative du Parti socialiste de 2009 à mai 2012 puis conseillère, chef de cabinet de Nicole Bricq au ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie (mai-juin 2012) avant de la suivre au ministère du Commerce extérieur.
Elle est parallèlement, depuis 2008, conseillère du 7eme arrondissement de Paris, secrétaire générale de l’association Oser Paris, ainsi qu’administratrice de la fondation Terra Nova.
Menaces sur l’Acsé – Sa nomination intervient alors que de nombreuses inquiétudes pèsent sur l’existence même de l’Acsé.
En effet, l’hypothèse d’une fusion avec l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru), qui avait été évoquée dès le mois de mai 2012 par le ministre délégué en charge de la politique de la ville, François Lamy, a visiblement été abandonnée.
Auditionné le 4 décembre dernier [4] par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, le ministre estimait que malgré les perspective d’un contrat unique conjuguant rénovation urbaine et cohésion sociale, “l’ANRU et l’ACSÉ ont des rôles très différents et ne sont pas de taille comparable. Je ne suis donc pas favorable à leur rapprochement, précisait-il. La meilleure solution, à mon sens, est de modifier l’Acsé, en la rapprochant notamment du Secrétariat général du Comité interministériel des villes (SG-CIV), afin de disposer d’un outil plus musclé (…), mieux adapté aux besoins du terrain, notamment dans les départements”.
Mais pour certains syndicats de l’Acsé, le pire est à craindre. Dans un communiqué du 17 janvier 2013, la CFDT affirme que « François Lamy envisagerait la suppression de l’Acsé et de transférer ses agents au secrétariat général du Comité interministériel des villes ».
Selon la CFDT, qui demande des réponses au ministre, « la disparition de l’Acsé réduirait grandement les possibilités d’action de l’Etat. Une administration centrale, à elle seule, n’est ni suffisante, ni adaptée, pour permettre une action renforcée et transparente de l’Etat en faveur des habitants des quartiers ».
Contexte de “MAP” - Ces inquiétudes coïncident avec le projet de création d’un commissariat général à l’égalité des territoires (en lieu et place de la Datar) dans un contexte de « modernisation de l’action publique » dont la mise en œuvre devrait se traduire par la suppression de plusieurs dizaines d’organismes et de commissions.
Les arbitrages pourraient intervenir rapidement. D’autant que la concertation lancée en octobre par le gouvernement sur la réforme de la politique de la ville touche à sa fin.
Selon le calendrier officiel, un Comité interministériel des villes doit se réunir en février pour rendre les arbitrages sur les grands chantiers de la politique de la ville, au premier rang desquels la réforme de la géographie prioritaire.
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