ARVEYRES (33) : ISLAMOPHOBIE À L’ÉCOLE ? Dimanche 17 mars 2013
Fin février, Benoît Gheysens, le maire sans étiquette de la commune d’Arveyres en Gironde a décidé de supprimer les repas de substitution au porc, qui permettaient jusqu’à présent aux 28 élèves de confession musulmane ou juive (sur 180 demi-pensionnaires) de manger à la cantine.
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Photothèque Rouge/MILO |
Les parents des enfants concernés estiment qu’il y a stigmatisation religieuse et se demandent si la décision n’aurait pas quelque chose à voir avec les prochaines élections municipales. Cela faisait 16 ans que les repas sans porc ne posaient aucun problème et la suppression a été annoncée par une simple lettre sans consultation des parents. Le maire se défend de toute discrimination, invoquant des raisons budgétaires et le gaspillage de nourriture. Mais interrogé sur le coût de ces repas supplémentaires, le maire a répondu « je ne sais pas car c’est difficile à chiffrer précisément ». Quant au gaspillage, c’est un problème qui existe dans toutes les cantines et peut être réglé autrement. Rappelé à l’ordre par le préfet, le maire a proposé d’augmenter la quantité d’entrées et de légumes en expliquant que les familles concernées « peuvent aussi retirer leurs enfants de la cantine » le jour où il y aurait du porc !
Le discours islamophobe ambiant commence à faire des ravages, entretenu par la droite avec une surenchère de la part du FN et des concessions de la part d’une certaine gauche institutionnelle. Une grande vigilance s’impose. À Arveyres, la bonne nouvelle est que des parents ont lancé une pétition signée aussi par des familles dont les enfants mangent du porc. À suivre.
Ross Harrold
Le discours islamophobe ambiant commence à faire des ravages, entretenu par la droite avec une surenchère de la part du FN et des concessions de la part d’une certaine gauche institutionnelle. Une grande vigilance s’impose. À Arveyres, la bonne nouvelle est que des parents ont lancé une pétition signée aussi par des familles dont les enfants mangent du porc. À suivre.
Ross Harrold
AFP | le 05/03/2013 Une petite commune de Gironde a vécu ces dernières semaines un début de polémique, après la décision de la mairie de supprimer, pour raisons budgétaires, le repas de substitution à la cantine de l'école pour les élèves ne mangeant pas de porc, a-t-on appris auprès des acteurs.
Le maire (sans étiquette) d’Arveyres, Benoit Gheysens, a expliqué à l’AFP avoir annoncé la mesure aux parents fin janvier, en raison des problèmes de “surcoût, de gaspillage conséquent et de complexité d’organisation”, pour 28 élèves de confession juive ou musulmane concernés, sur 180 élèves déjeunant régulièrement à la cantine.
Réflexion sur le gaspillage - Le maire a précisé que la décision faisait suite à une réflexion sur le gaspillage engagée fin 2012. “Souvent les enfants qui n’avaient pas le plat de substitution le réclamaient aussi, délaissaient le porc. Cela faisait mal au cœur de beaucoup de personnel de voir les quantités gaspillées”.
M. Gheysens, médecin de profession, précise qu’Arveyres n’est pas la seule commune confrontée à ce type de dilemme. Il souligne aussi que la cantine s’engage à assurer “une charge en protéines normale, en renforçant les entrées, les légumes, les féculents ou les desserts”, pour les enfants ne mangeant pas de porc, un plat servi selon lui en moyenne une fois par semaine.
Carine Louloum, représentante de parents d’élèves de maternelle, a dénoncé la fin des plats de substitution, “un acquis qui était en place depuis 15 ans, au nom de la diversité”. Elle a déploré que la mesure ait été appliquée au 1er mars, avant selon elle un débat substantiel, et une réunion de la commission cantine prévue le 18 mars.
“Discrimination” - “On ne demande pas de la viande hallal, on demande un menu de substitution comme avant”, a déclaré Leila el Basri, mère d’élèves de primaire, disant ne pas comprendre les raisons avancées par la mairie, et disant ressentir cela “comme de la discrimination”.
Le maire s’est défendu de toute “discrimination”, mais précise avoir décliné une offre de certains parents de payer un surcoût ou de faire déjeuner leurs enfants à part: “très difficile logistiquement à mettre en place, et éthiquement choquant”, selon lui.
La déléguée de parents s’est félicitée des assurances, relayées lundi via la sous-préfecture de Libourne, que le repas en cantine garantira une “quantité nutritionnelle équivalente” au menu avec porc, car l’inquiétude principale des parents porte, selon elle, sur l’apport en protéines.
Réflexion sur le gaspillage - Le maire a précisé que la décision faisait suite à une réflexion sur le gaspillage engagée fin 2012. “Souvent les enfants qui n’avaient pas le plat de substitution le réclamaient aussi, délaissaient le porc. Cela faisait mal au cœur de beaucoup de personnel de voir les quantités gaspillées”.
M. Gheysens, médecin de profession, précise qu’Arveyres n’est pas la seule commune confrontée à ce type de dilemme. Il souligne aussi que la cantine s’engage à assurer “une charge en protéines normale, en renforçant les entrées, les légumes, les féculents ou les desserts”, pour les enfants ne mangeant pas de porc, un plat servi selon lui en moyenne une fois par semaine.
Carine Louloum, représentante de parents d’élèves de maternelle, a dénoncé la fin des plats de substitution, “un acquis qui était en place depuis 15 ans, au nom de la diversité”. Elle a déploré que la mesure ait été appliquée au 1er mars, avant selon elle un débat substantiel, et une réunion de la commission cantine prévue le 18 mars.
“Discrimination” - “On ne demande pas de la viande hallal, on demande un menu de substitution comme avant”, a déclaré Leila el Basri, mère d’élèves de primaire, disant ne pas comprendre les raisons avancées par la mairie, et disant ressentir cela “comme de la discrimination”.
Le maire s’est défendu de toute “discrimination”, mais précise avoir décliné une offre de certains parents de payer un surcoût ou de faire déjeuner leurs enfants à part: “très difficile logistiquement à mettre en place, et éthiquement choquant”, selon lui.
La déléguée de parents s’est félicitée des assurances, relayées lundi via la sous-préfecture de Libourne, que le repas en cantine garantira une “quantité nutritionnelle équivalente” au menu avec porc, car l’inquiétude principale des parents porte, selon elle, sur l’apport en protéines.
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