2 mars 2013

Rythmes scolaires – Etat des lieux


Rythmes scolaires : compte à rebours jusqu’au 31 mars – Etat des lieux

Par S. Marseille - La Gazette
Publié le 28/02/2013 
Mis à jour le 01/03/2013

Passera, passera pas ? Vincent Peillon escomptait un passage à la réforme des rythmes scolaires pour 50% des écoliers en 2013. Mais plus se rapproche le 31 mars, date-butoir à laquelle les collectivités doivent annoncer leur choix d’appliquer la réforme des rythmes scolaires en 2013, ou celui d’une demande de dérogation pour 2014, et plus la communication se tend.


Si, courant décembre 2012, treize villes avaient fièrement annoncé leur engagement pour 2013, la grève des enseignants parisiens du 12 février, ainsi que les annonces de Lyon et de Montpellier d’un report à 2014 semblent avoir inversé la tendance. Seule la FCPE, fervente militante d’une réforme « ici et maintenant », ose encore avancer un chiffre en faveur de 2013.

Du côté des associations d’élus, l’AMGVF se tient coite, tandis que l’AMF dresse la liste des villes qui n’appliqueront pas la réforme en 2013. 
On aurait donc plus tendance, en ce moment à compter les villes qui visent 2014, plutôt que celles qui visent 2013. Et les yeux sont rivés sur Lille et Paris. Alors que Bordeaux vient d’annoncer, jeudi 28 février, après de longues semaines d’hésitations, que finalement, ce serait 2014.

La rédaction de la Gazette a débuté la recension des choix des villes, pour déterminer quelle option, 2013 ou 2014, prenait le pas. Pour l’heure, nous avons recensé plus de 100 villes qui ont exprimé leur choix (dès 2013, en 2014, ou déclarant être encore en réflexion).


Pour enrichir ce recensement, nous faisons appel à vos informations : si votre ville a déjà fait son choix, vous pouvez déposer un commentaire en bas de cet article, mentionnant l’option retenue, en indiquant une adresse de contact valide, ou nous écrire à l’adresse suivante redaction@lagazettedescommunes.com.

« Nous nous attendions à une concertation compliquée, car ce projet bouleverse les organisations personnelles et professionnelles de tous les Parisiens », rappelle Colombe Brossel, maire-adjointe à l’Education à Paris, qui réfute cependant la pression « nationale » : « Notre rôle d’élu local consiste seulement à proposer, aux Parisiens, un projet éducatif, avec son calendrier et ses modalités ».

La concertation parisienne remodèle l’organisation de la semaine de 4,5 jours - Comment s’explique l’hostilité enseignante et quelles réponses peut y apporter la Ville de Paris ? « Les enseignants mettent en avant un besoin de postes supplémentaires, la baisse du nombre d’enfants par classe, la sauvegarde des RASED, une augmentation de salaire : toutes choses sur lesquelles nous n’avons aucun pouvoir puisque cela dépend du ministère de l’Education nationale, mais on sent un réel besoin de reconnaissance de leurs difficultés professionnelles. En revanche, nous nous sommes engagés à maintenir l’intervention des professeurs de la Ville de Paris », reprend l’élue.

Les quatre réunions publiques de concertation sont achevées, mais les Parisiens sont invités à contribuer au débat au travers du site internet, dans les conseils d’école, au sein de réunions publiques avec les élus de quartier et en répondant à un questionnaire : 2013 reste l’objectif à atteindre. 
Le site internet totalise déjà près de 500 interpellations et propositions et quelques 11 000 personnes ont répondu au questionnaire : « et la concertation a fait émerger des pistes d’organisation de la semaine auxquels nous n’avions pas songé. Elle a ainsi écarté l’idée d’un allongement d’une pause méridienne et a mis à l’ordre du jour un début de journée à 9h15 pour les maternelles, ainsi que l’idée de grouper 2x45mn d’activités périscolaires supplémentaires en deux après-midis largement libérées », détaille la maire-adjointe à l’éducation parisienne, pour qui les choses avancent, malgré tout.

Colombe Brossel estime d’ailleurs que la Ville de Paris a entendu les inquiétudes des animateurs périscolaires, levant ainsi un autre obstacle à l’élaboration d’un projet éducatif territorial probant : « Les animateurs nous ont interpellé sur la nécessité de structurer une vraie filière de l’animation, avec des perspectives de carrière. Nous avons entendu leur volonté d’être reconnus comme des acteurs à part entière de la réforme. Nous nous sommes engagés à déprécariser et titulariser environ 1450 animateurs périscolaires ». Verdict final le 25 mars, par vote du conseil municipal.

Hésitation ou concertation ? - Autre bastion socialiste, Lille aussi s’affiche en pleine « consultation » – et non concertation. « Nous sommes dans une phase d’écoute : nous avons organisé une première série de réunions avec les syndicats, les enseignants, les directeurs d’école, les fédérations de parents d’élèves pour voir ce qu’ils pensent de la réforme. La concertation proprement dite ne débutera qu’après le 31 mars, et ce, quelle que soit la position de la ville », explique Véronique Bacle, conseillère municipale déléguée à la politique périscolaire.

Dans le même temps, les services municipaux tentent d’évaluer le coût de la réforme, en se projetant dans différentes organisations de la semaine. Une seconde série de réunions, en présence de Martine Aubry, se tiendra à partir du 11 mars 2013. La maire de Lille n’arrêtera sa décision qu’au sortir de cette seconde vague de consultations.

« Nous avons constaté un grand intérêt de la part des enseignants et des parents et une demande forte d’être pleinement et complètement associés à la démarche », soutient Véronique Bacle, qui martèle aussi la volonté lilloise de prendre le temps d’élaborer un projet de qualité.

D’aucuns soutiennent que ces précautions orientent le choix vers un report en 2014. L’élue lilloise n’y voit, de son côté, que l’expression d’une habitude de la concertation avec les acteurs locaux, prise depuis le lancement du projet éducatif global il y a six ans.

Reste les convaincus - Belfort faisait partie des 13 villes qui avaient affiché leur engagement pour 2013 dès décembre 2012 : la ville maintient aujourd’hui sa position. Ce n’est guère une surprise : la ville combat la semaine des « 4 jours secs » depuis son instauration en 2008.

Militant pour un « vrai service public post et périscolaire », Etienne Buzbach, le maire de Belfort, a d’ailleurs élaboré une démarche exhaustive en quatre temps. Une quinzaine de réunions internes, avec l’inspecteur de l’éducation nationale, les directeurs d’écoles, les associations et clubs et les parents ont tout d’abord eu lieu avant les vacances. En mars, trois samedis matins seront consacrés à des ateliers visant à co-élaborer une proposition fouillée pour le DASEN, appelé à valider le projet éducatif territorial.

« Nous réfléchirons à l’accueil spécifique des maternelles, au choix d’une pause méridienne allongée ou de sorties de cours à des horaires variables et aussi à la question des anciennes études et de l’aide aux enfants », détaille le maire de Belfort. 
Les mois d’avril et mai seront consacrés aux choix des ateliers, école par école. Enfin, en juin « nous nous pencherons sur la formation des acteurs. Les trois quarts de nos intervenants sont des agents de catégorie C, peu reconnus par les enseignants. Nous souhaitons donc inventer un référentiel éducatif partagé, créer des modules de formation communs aux enseignants et animateurs au sein des ESPE », détaille Etienne Buzbach.

Reste que les choses ne sont pas si simples : au sein de l’agglomération belfortaine comprenant 33 communes, seule une poignée de collectivités rejoint effectivement la position de la ville-centre.


Cet article est en relation avec le dossier
• Rythmes scolaires : comment mettre en place la réforme, à quels coûts ? - Dossiers d'actualité

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Du plus récent / Du plus ancien
• concoureuse
01/03/2013, 20h31
Personnellement ce qui me choque c'est qu'a aucun moment on fait état de l'atsem, personne qui pourtant assiste l'enseignant tout au long de la journée; personne qui est de mieux en mieux formée au travail auprès d'enfants en bas ages et qui pour le coup souffre d'un cruel manque de reconnaissance, et à qui on ne demande pas son avis (étrangement on reconnait la pénibilité du travail aux professeurs des écoles et cette brave atsem qui assiste ce dernierRIEN) et pour quel salaire...........je crois en effet qu'une certaine corporation craint juste de perdre ses acquis.........Merci donc de penser aux autres acteurs de l'école maternelle ATSEM et ANIMATEURS travaillent toujours dans l'intérêt des enfants sans faire de BRUITS!
• aspro
01/03/2013, 12h05
malheureusement les dés sont pipés. puisqu'il n y a eu qu'un semblant de concertation, les décisions ayant étaient prises dans le dos des parents et enseignants;; avec pour ces derniers ordre de ne présenter aucun projet allant contre celui de l inspecteur.
• Lydie
01/03/2013, 11h17
quand sera t'il des postes AVS / EVS ne serait t'il pas temps de penser à ces postes et de voir pour les pérenniser car il y a des besoins énormes. Ne serait il pas temps de revoir à la hausse leur salaire qui aujourd'hui reste plus que miséreux ... Qui au sein du gouvernement pourrait aujourd'hui vivre avec un salaire de 600 € mensuel !!!! Vous remerciant de l'attention que vous porterez à ce message et espérant une suite favorable .
• Dindon
01/03/2013, 09h30












Gap 2014







Nogent sur marne 2014





Vannes 2014


Vénissieux 2014

Villefranche sur Saone 2014

Villejuif 2014

Vincennes 2014

Vitry sur Seine 2014
• dindon
01/03/2013, 09h09
• Bambou nette
01/03/2013, 08h24
Les enseignants peuvent organiser théatre , cuisine, musique, chant, danse, gymnastique variée, montages photos, informatique ludique, bibliothèque au calme... Moyennant un taux horaire supplémentaire équivalent jusqu'à 16 h30.

Nombre d'enseignants le font déjà dans les faits.

Les mairies pourraient obtenir un délai supplémentaire pour s'organiser.

Est-il impossible de donner plusieurs solutions au choix ?
• sandra
01/03/2013, 07h59
Petit village d'Ardèche de 1657 âmes. Choix: report en 2014.
• Couraud
01/03/2013, 07h52
Rythmes scolaires 

Bonjour,

Pour le territorial que je suis et fier de l'être, il me semblerait judicieux que la Gazette des commune précise que le débat actuel est tronqué. Il serait bon de rappeler qu’il ne s’agit pas de réformer les rythmes périscolaires, seul débat dans les communes qui proposent l'extension de la pause méridienne (dans l'intérêt des enfants). Les enseignants expliquent que les communes n'ont pas le personnel formé, que celui-ci est souvent absent. Ne nous trompons pas de débat. La volonté du Ministre de l’éducation Nationale est de réformer les rythmes scolaires. Les parents devraient en premier lieu demander aux enseignants si les contenus qu’ils envisagent de proposer à leurs enfants prennent en compte les rythmes quel que soit leur âge. Nous pourrions avoir comme questions : « Selon-vous les apprentissages sont plus favorable le mercredi ou le samedi matin ? Quels contenus envisagez-vous avec ces deux possibilités ? Les journées seront plus courtes, quels enseignements envisagez-vous le matin et l’après-midi ? Quelle répartition proposez-vous dans la semaine ? Quelle articulation proposerez-vous avec les temps d’animation et/ou éducatif pris en charge par la ville ?. Qui aborde ces questions ?
C'est un écran de fumée que développent les enseignants. Nombre de villes (courageuses) ont envie de jouer le jeu, de prendre ce qu'écrivent et analysent depuis 20 les chronobiologistes (notamemnt les professeurs TESTU et MONTAGNER) qui affirment que le pic de vigilance des enfants pour les apprentissages se situent le matin entre 10 h 00 et 12 h 00 et l'après-midi de 15 h 00 à 17 h 00. Ces arguments sont balayés trop facilement par les enseignants sur la possibilité des communes à faire. le vrai débat se situe ailleurs. Les enseignants veulent avant tout terminer leur journée plus tôt. Si nous ne mettons pas un peu de rationalité, d'intelligence collective au bénéfice de nos enfants, il y a fort à parier que les teste PISA ne seront pas meilleurs dans 3 ans. Il y a derrière cette réforme un enjeu majeur pour la nation française.
• Topaze
01/03/2013, 00h20
La concertation à Paris? Renseignez-vous. Un simulacre de concertation dans les quatre réunions publiques organisées. Des tracts adressés aux militants PS afin qu'ils se rendent "impérativement avant 18h"avec argumentaire fourni, alors que les réunions débutaient à 18h45 (voir l'hebdomadaire Marianne (le tract y est scanné). Les conseils d'école n'ont pas été réunis à la demande de Colombe Brossel ou de la ville mais par les parents et les enseignants hostiles à la réforme. Il a fallu deux grèves d'enseignants et une d'animateurs extrêmement suivies pour que des rendez-vous soient pris par les maires d'arrondissement avec les parents ou les enseignants. Le questionnaire enfin est orienté et ne permet pas une critique. En revanche, voir sur le forum de la ville de Paris le nombre de voix qui s'élèvent contre cette réforme précipitée et qui demandent le report à 2014. La façon dont ce projet de réforme est discuté à Paris est un déni de démocratie.

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