12 avril 2015

Comment le Grand Paris est vendu aux investisseurs étrangers




IMMOBILIER DE BUREAUXLes Docks de St Ouen vont attirer les grands investisseurs étranngers
Les Docks de St Ouen 



Jean-Pierre Gonguet | Jones Lang Lassalle, le leader mondial en conseil immobilier, « vend » le Grand Paris aux investisseurs étrangers avec des études prospectives extrêmement détaillées. Clichy-Batignolles et les Docks de St-Ouen sont les premiers quartiers à attirer les investisseurs de moyen et long terme.
«Quand on est passionné par le Grand Paris, on passe souvent pour les ravis de la crèche », sourit Virginie Houzé. Pourtant, en charge depuis 5 ans des études chez Jones Lang Lassalle, le leader mondial du conseil en immobilier d'entreprise, elle « ne peut pas ne pas trouver ce projet bouleversant ». Du coup, elle a poussé JLL à adopter une démarche originale pour une entreprise privée : expliquer aux investisseurs internationaux ce qu'est le Grand Paris, leur montrer les conséquences qu'allaient avoir les nouveaux réseaux de transports sur l'immobilier, et, partant, les bonnes affaires à 5, 10 ou 15 ans. Une démarche d'économie prospective assez inattendue : «Nous sortons du simple commentaire de l'évolution du m2 sur le marché, et nous faisons une vraie prospective à moyen terme pour faire comprendre aux investisseurs pourquoi ils doivent s'intéresser au futur de ce territoire. Nos clients sont souvent des investisseurs sur le long terme qui doivent prendre position sur des territoires qui ne sont pas forcément évidents ».

Clichy-Batignolles en concurrence avec Camden à Londres

JLL a donc découpé le Grand Paris et vient de publier une première étude

9 avril 2015

Grand Paris : 33 sites à l'étude pour construire près de 200 000 logements

Jila Varoquier | 08 Avril 2015 le Parisien
Où seront construits les 70 000 logements annuels voulus par l'Etat dans la région ? Les fiches de travail que s'est procurées «le Parisien » évoquent plus d'une trentaine de sites à l'étude pour accélérer le processus.
Les « ateliers du Grand Paris de l'aménagement et du logement » qui doivent débuter mi-avril promettent d'être animés. Ils présenteront aux élus franciliens les sites actuellement retenus par un comité technique* pour accueillir de grandes opérations immobilières, accompagner l'arrivée des gares du Grand Paris dès 2020, et pallier en partie la crise du logement que connaît l'Ile-de-France.

L'avenir de la Petite Ceinture

Christine Henry | 08 Avril 2015 le Parisien
Alors qu'Anne Hidalgo, la maire (PS) de Paris, et Guillaume Pepy, le président de la SNCF, se sont rendus dans le XIIIe hier après-midi en vue de la signature d'un accord pour rendre plus largement accessible la Petite Ceinture aux Parisiens, des voix discordantes se sont élevées dans la majorité municipale.

Dès hier matin, les communistes ont mobilisé leurs troupes pour appeler à préserver la vocation ferroviaire de cette ancienne voie de chemin de fer de 32 km partiellement désaffectée.

2 avril 2015

Le gouvernement veut revoir le système d'attribution des HLM


Le système de l'attribution des logements sociaux doit être revu sur le modèle du dispositif mis en place à Rennes ou dans certains arrondissement de Paris, indique la ministre du Logement Sylvia Pinel dans un entretien au quotidien Ouest France.


Une annonce qui intervient alors que de nombreuses communes continuent de refuser de construire un nombre suffisant de logements sociaux en dépit de la loi SRU les obligeant à avoir un minimum de logements sociaux sur leur territoire (25 % depuis 2014).

«Je proposerai au Premier ministre de s'inspirer (de la méthode appliquée à Rennes, ndlr) pour réformer l'attribution des logements sociaux», dit-elle dans un entretien à paraître lundi, dans lequel elle détaille trois orientations en faveur d'une plus grande mixité sociale dans le logement. Le dispositif mis en place à Rennes «fonctionne sur une centralisation des demandes, une stratégie commune des attributions partagée par tous les réservataires et un système de cotation pour déterminer les demandes prioritaires», rappelle la ministre.

«C'est ce système là qu'il conviendrait de généraliser dans les territoires tendus», affirme-t-elle, soulignant que «les stratégies d'attribution doivent être mieux partagées et définies à une meilleure échelle, c'est-à-dire au niveau intercommunal ou métropolitain».

Mme Pinel appelle également à la construction de «logements sociaux dans les communes récalcitrantes» et veut voir les préfets se saisir «des outils qui sont à leur disposition, par exemple le recours aux préemptions ou la délivrance des permis de construire».

Enfin, elle propose d'«assouplir la politique des loyers sociaux dans le parc existant» qui devraient plutôt être fixés «en fonction des revenus du ménage que l'on souhaite accueillir lorsque le logement se libère».

Selon le ministère du Logement, entre 2011 et 2013, les 1 022 communes concernées en ont construit près de 140 000, soit 156 % de l'objectif des 90 000 logements fixé par l'Etat pour rattraper le retard





Le Parisien 22 Févr. 2015

26 mars 2015

PPP - Isabelle Balkany éclaboussée par l'affaire du collège

Le parquet de Nanterre a ouvert une information judiciaire contre X pour des soupçons de favoritisme concernant la reconstruction du collège Georges-Pompidou.

Valérie Mahaut | 26 Mars 2015, le ParisienIsabelle Balkany n'est pas nommément visée, mais c'est bien elle, en tant que vice-présidente du conseil général jusqu'en 2011, qui est concernée par l'affaire de la rénovation du collège Georges-Pompidou, à Courbevoie. Depuis un an, un juge d'instruction de Nanterre enquête sur le marché de reconstruction de cet établissement scolaire, selon une information de Mediapart.

24 mars 2015

Paris à tout prix : stratégies et trajectoires résidentielles de ménages pauvres

Yannick Henrio   24 mars 2015, 09:04

Les travaux sur les dynamiques et les évolutions affectant les grandes villes, particulièrement la « gentrification », ont tendance à présenter comme une évidence ou un simple constat le départ des habitants pauvres vers la banlieue ou la périphérie lointaine face à l’arrivée de nouvelles populations appartenant aux catégories sociales supérieures. Rares sont ceux qui abordent les stratégies de résistances[1].  Pourtant les ménages pauvres soucieux de trouver un logement et de se maintenir dans une ville qui semble vouloir les chasser, multiplient les démarches auprès des institutions, des collectivités locales, des services sociaux et même des « politiques » pour obtenir un logement social, allant jusqu’à s’engager dans des associations. 

C’est ce que révèle notre étude[2] sur des ménages pauvres et majoritairement d’origine étrangère inscrits au sein d’une association, Comité Actions Logement, située dans le 18e arrondissement de Paris, au cœur même d’une capitale au prise avec une vive spéculation qui entraîne des changements profonds, dans la morphologie et la démographie des lieux. 
Animateur au sein de cette association, j’ai pu rencontrer et interroger ces ménages, socialement défavorisés et pauvres, qui ne peuvent ni accéder à la propriété, ni à un logement convenable dans le parc privé adapté à leur composition familiale, et ne parviennent pas à obtenir un logement social bien qu’ils répondent aux critères prioritaires d’attribution. Ils vivent dans des conditions insupportables ; hébergés chez un proche ou un tiers, à l’hôtel, dans des logements insalubres ou indécents, en suroccupation, dans des logements qui engloutissent plus du tiers de leurs revenus, ou occupent un logement par nécessité, sans droit ni titre, en sous-location ou location informelle (bail oral, faux bail, etc.).
Comment ces ménages subissant les effets d’un processus de « gentrification » arrivent-ils à se maintenir et se reloger dans Paris, dans les quartiers considérés comme populaires (18e, 19e, 20e 13e) ? Comment se “débrouillent-ils”, quels moyens mobilisent-ils pour trouver un hébergement ou un logement et que sont-ils prêt à supporter pour se maintenir sur place ou obtenir un logement social leur permettant de rester vivre dans Paris intra-muros ?  Enfin, de quel poids pèse l’adhésion à une association dans l’atteinte de cet objectif ? 


23 mars 2015

Le Grand Paris vu par Libé : l’art d’aménager le "débat"


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« À nous le Grand Paris ! » C’était le titre grandiloquent d’une journée organisée au 104 par le grand quotidien d’information. Présenté comme un « débat public », cette opération publicitaire a donné la parole à ceux pour qui le "Grand Paris" n’est plus un débat depuis très longtemps... Politiques et experts intéressés (architectes, urbanistes, entrepreneurs) ont logiquement monopolisé la parole. Quant aux futurs "aménagés", public ignare, ils étaient invités à écouter sagement…
Dans le sillage des "forums Libération", organisés depuis quelques années dans plusieurs villes en manque de respectabilité, le quotidien, sauvé de la faillite par le patron de Numericable Patrick Drahi en juin dernier, organisait — en façade – une journée de "débats publics" sur le thème du Grand Paris.

20 mars 2015

Grigny pense ses plaies

Jeunes et galères de logement : près de 3/4 des 18-30 ans concernés

Publié le  • la Gazette  • 

De nombreux "Tanguy" ou des 18-30 ans contraints de rester chez papa-maman? Une enquête publiée mardi révèle que sept jeunes sur dix ont déjà été confrontés à des difficultés d'accès au logement, les obligeant parfois à renoncer à des achats de première nécessité.
Parmi les presque trois quarts de jeunes concernés par les difficultés d’accès au logement, 29% des jeunes n’ont eu d’autre solution que de rester chez leurs parents, 26% ne peut louer faute de moyens, et plus d’un jeune sur dix s’est retrouvé sans logement ou en situation précaire, selon un sondage réalisé par l’Afev, l’observatoire de la jeunesse solidaire(1). Un quart d’entre eux a dû sacrifier le budget santé ou alimentation pour pouvoir payer le loyer.

Le PPP du musée Camille Claudel épinglé par la Cour des Comptes

Tarif des cantines à Paris : le préfet change d’avis

Publié le  • la Gazette  • 

Le préfet de Paris Jean Daubigny, qui avait demandé mi-février à la mairie de Paris de revoir à la baisse les tarifs de ses cantines scolaires, a finalement changé d'avis, selon un courrier obtenu ce jeudi 19 mars par l'AFP.
Le préfet avait estimé le 16 février que la nouvelle grille tarifaire de la Ville contrevenait à la réglementation dans 18 caisses des écoles sur 20, dans la mesure où le « prix de revient réel des repas (y était) inférieur au montant qui serait acquitté par les familles » payant le tarif le plus élevé.
La Ville avait répliqué en expliquant que le prix de revient des repas pour les caisses des écoles ne couvrait pas la totalité du coût pour la ville, puisqu’il fallait y ajouter les charges directement supportées par la mairie (personnel qui surveille les enfants, achat et entretien du gros matériel de cuisine, aménagements d’hygiènes et de sécurité, et entretien du bâtiment notamment).
Dans un courrier daté du 12 mars, le préfet, qui avait été saisi par la présidente du groupe UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, se rend finalement aux arguments de la Ville.
Le Conseil de Paris a adopté en décembre une nouvelle grille tarifaire pour plusieurs services publics (cantines, conservatoires, activités périscolaires payantes, centres d’animation), qui crée deux nouvelles tranches au-delà de la tranche supérieure actuelle de 7.500 euros, pour les foyers gagnant plus de 10.000 et plus de 15.000 euros par mois.

13 mars 2015

Le renchérissement des logements creuse les inégalités entre communes, en Ile-de-France



Le Monde.fr | 23.01.2015 | Par Isabelle Rey-Lefebvre


La région parisienne concentre à la fois les communes les plus riches de France, comme les arrondissements de l’ouest de Paris et le cœur des Hauts-de-Seine, et les plus pauvres majoritairement situées en Seine-Saint-Denis. Et entre 2001 et 2011, les disparités entre elles se sont accentuées, constate l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France (IAU-IDF), dans une étude publiée en septembre 2013. En cause, la cherté des logements et l’évolution des revenus.
Les différences de richesse et de patrimoine sont de plus en plus inscrites sur le territoire, avec des quartiers qui se spécialisent dans l’accueil des riches et d’autres dans celui des pauvres et des immigrés. L’IAU-IDF a ainsi classé les 1 300 communes franciliennes en neuf catégories selon les revenus de leurs habitants.

les annonces du Comité interministériel pour l'égalité et la citoyenneté

Le logement aux premières loges du plan pour l’égalité et la citoyenneté

Publié le  •  • Par  • la Gazette
© Flickr CC by sa Alexandre Prévot
Les acteurs du logement et de la politique de la ville sont globalement d'accord avec les annonces du Comité interministériel pour l'égalité et la citoyenneté de ce vendredi 6 mars. Tous attendent désormais de rentrer dans la mise en œuvre concrète et précise des mesures.
« Passer des paroles aux actes ! » : c’est un peu le message envoyé par les acteurs du logement et de la politique de la ville, qui ont fait de multiples contributions pour la préparation du catalogue de mesures, volontaristes mais disparates, présenté ce vendredi 6 mars par le gouvernement.

24 février 2015

« On érige entre « eux » et « nous » le mur qu’on cherche à abattre »


La résurgence de la question de la ségrégation urbaine, immédiatement après une vague d’attentats, oriente vers une réponse territoriale à la question du terrorisme. Or celui-ci est structuré à l’échelle planétaire et fonctionne selon une logique de réseaux, sans inscription territoriale évidente hormis cet espace très particulier qu’est l’univers carcéral.

Croire en un déterminisme spatial du terrorisme n’a pas grand sens : si les conditions de vie urbaine ou la composition sociologique d’un quartier devaient prédisposer à de tels actes, alors les terroristes seraient infiniment plus nombreux ! En superposant la figure d’un « ennemi de l’intérieur » à celle des banlieues, cette approche contribue à jeter une suspicion globale sur une catégorie d’habitants des villes qui n’a rien à voir, de près ou de loin, avec le terrorisme. Les dommages collatéraux de cette lecture spatiale – mais l’espace condense ici des stéréotypes ethniques et culturels – pourraient s’avérer redoutables.

La volonté de « casser les ghettos » ou encore d’« en finir avec les banlieues » est-elle à nouveau à l’ordre du jour du gouvernement avec ces récents événements ?

A Calais, le sport permet de lutter contre les « sorties de route »


PRÉVENTION DU DÉCROCHAGE
David Picot | La Gazette | Publié le 19/02/2015
Bâtir une véritable "politique d’éducation par le sport" pour lutter notamment contre le décrochage scolaire, c’est le pari tenté, il y a quatre ans, par les élus municipaux de Calais. Avec le recul, ce travail inédit semble avoir métamorphosé la politique sportive de la ville. Pour quelles raisons ? Réponses.
A Calais (Pas-de-Calais, 72 600 habitants), la pratique du sport ne se limite pas aux entraînements en semaine et aux matchs le week-end. L’activité physique est aussi et surtout un outil éducatif, résultat d’une politique exemplaire lancée en 2010. A l’époque, l’éducation par le sport est, pour beaucoup, une jolie expression, abstraite et difficilement convertible en principe concret. Sauf pour Natacha Bouchart, élue (UMP) à la tête de la ville deux ans auparavant.

Elle est alors plus que jamais décidée à se lancer dans une expérimentation visant à utiliser le sport à des fins éducatives, notamment auprès de décrocheurs scolaires. Un travail qui passerait par la création de postes d’éducateurs puis par la décision d’aller chercher chez eux, les jeunes en manque de repères, avant de les « remettre en mouvement » par une pratique structurée. Autant de montagnes au pays des terrils…
Expérimentation devenue politique publique - Quatre ans après qu’en est-il ? Le résultat apparaît si bluffant qu’il n’est plus question d’expérimentation mais d’une véritable politique intégrée dans le paysage local. « C’est une vraie réussite qui tient surtout à la volonté des élus qui ont porté le projet », explique Guillaume Duchateau, directeur du département « jeunesse et sports » de la ville de Calais.
L’expérimentation a bénéficié du soutien de l’Agence pour l’éducation par le sport (Apels) qui a coordonné, entre 2010 et 2013, un travail unique centré sur le rôle social et éducatif du sport. Celui-ci a été conduit dans neuf villes. Outre Calais, étaient également concernées Aubervilliers et Sevran (Seine-Saint-Denis), Bezons et Sarcelles (Val-d’Oise), Boulazac (Dordogne), Courcouronnes (Essonne), Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et Laxou (Meurthe-et-Moselle).

Personnel qualifié - A Calais, l’une des toutes premières actions a été de recruter du « personnel qualifié », selon Guillaume Duchateau, c’est-à-dire des éducateurs sportifs, titulaires d’un diplôme bac + 3 ou bac + 4 en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) et détenteurs d’un brevet d’Etat.
Dans un premier temps, deux sont arrivés pour faire découvrir aux jeunes de trois quartiers prioritaires (Beau-Marais, Fort-Nieulay et Saint-Pierre) un maximum d’activités sportives. D’une manière générale, l’expérimentation calaisienne a été construite autour de 3 axes : les « créneaux du soir », les interventions avec la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et la plateforme de décrochage scolaire.

Du « pied des immeubles » aux « équipements sportifs de proximité » - Avec les « créneaux du soir », l’objectif était de mobiliser les jeunes (12-18 ans) en soirée et le week-end. La cible ? « Ceux qui ne faisaient rien, restaient au pied des immeubles », explique le directeur du département Jeunesse et sports.
« Il s’agit d’une population réfractaire à la compétition et pour laquelle l’entraînement semble rébarbatif. Nous allions les chercher en minibus pour leur proposer le plus d’activités possible (escalade, boxe française, karaté, tennis de table, fitness, sports collectifs…) dans des équipements à proximité ».
Précisément, la salle Gauguin-Matisse et la salle Nelson-Mandela, construites spécifiquement pour ces jeunes. Ce qui a, par ailleurs, entraîné quelques grincements de dents dans les clubs alentours.


Observateur attentif et conseiller avisé de l’opération, Benjamin Coignet, directeur technique de l’Apels, a « effectivement constaté que le tissu associatif existant a pu se sentir parfois un peu loin de ce que la ville réalisait. Mais à force de dialogue et d’explications, les éléments se sont mis en place ». Une coopération a ainsi été trouvée avec 5 clubs calaisiens qui ont intégré 25 jeunes. Un petit nombre (4) a même fini par signer une licence.

Jeunes délinquants – Les éducateurs de la ville sont aussi intervenus auprès de jeunes suivis par la PJJ. « Nous leur proposions des sessions de sport collectif et/ou de musculation en semaine, en petit comité », poursuit Guillaume Duchateau. Le troisième axe de travail a concerné le décrochage scolaire. Avec une question de départ : « Comment remettre ces jeunes que nous avions identifiés, sur le chemin », relate Guillaume Duchateau.
A bord de leur minibus, les éducateurs ont entamé un long travail pour convaincre ces adolescents de monter à bord. « Progressivement, certains ont commencé à venir, à respecter des horaires, un mode de fonctionnement, à mettre une tenue de sport », poursuit Guillaume Duchateau.
En parallèle, des ateliers d’art-thérapie ont été créés pour celles et ceux qui n’étaient pas attirés par le sport.


Pour quels résultats ? Au fil du temps, la fréquentation n’a cessé d’augmenter si bien que sur l’ensemble des 3 axes de travail, elle est passée de 50 jeunes la première année à… 1 200 actuellement ! Quant à l’effectif des éducateurs, il a bondi de 2 à 8 temps plein, sans oublier 9 vacataires qui interviennent sur des activités spécifiques comme la boxe française ou le karaté.
Implication des élus – Mais, comme le souligne Guillaume Duchateau, « il est très difficile de quantifier notre travail. Si l’on prend le décrochage scolaire, une quinzaine de jeunes qui ont participé à nos séances ont, à ce jour, réintégré un parcours de formation en alternance ou obtenu un contrat. Certes, c’est peu. Mais il convient d’avoir à l’esprit que ces adolescents étaient parmi les plus éloignés du système. En soi, c’est une réussite ».
Benjamin Coignet acquiesce : « Au fil du temps, les élus et techniciens calaisiens ont mis en place un maillage de relations d’une force incroyable. Ce dispositif est vraiment très innovant. »
Mais de l’avis de tous les acteurs, la grande réussite de cette expérimentation réside surtout dans la volonté des élus.


« L’autorité politique s’est saisie de la question, précise le représentant de l’Apels. La maire a porté le projet à titre personnel et cela fait une vraie différence ». Sans compter qu’« il est très fort de constituer des équipes dédiées à l’éducation par le sport ».

Titularisation – C’est ce qui peut effrayer certains édiles tentés de reproduire l’expérimentation calaisienne. « On nous dit souvent “8 éducateurs, impossible pour nous” », reprend Guillaume Duchateau, qui avance un budget annuel de 360 000 euros. « A la limite, il est plus simple, comme ce fut le cas pour nous, de partir de zéro que de réaffecter vers les quartiers des techniciens en place ailleurs depuis plusieurs années. »
Aujourd’hui, la belle histoire continue. Pour preuve, les éducateurs en question sont sur le point d’être titularisés. Et « ce n’est pas pour les mettre sur d’autres postes avec d’autres objectifs », promet le responsable du département « jeunesse et sports ».

Services des sports : un mode de fonctionnement dépassé ?

Dans un rapport publié le 5 juin et intitulé « Une nouvelle voie pour l’éducation par le sport dans les villes », l’Agence pour l’éducation par le sport (Apels) propose de mettre à plat le rôle des services des sports des municipalités [1].
Le reproche principal concerne leur mode de fonctionnement centré sur la gestion des équipements et des subventions. Un modèle que Benjamin Coignet, directeur technique de l’Apels, qualifie d’« archaïque ».

Construits dans un système sportif fédéral dirigé vers les clubs, ces services ne répondraient plus aux demandes de populations qui envisagent différemment le sport, hors compétition par exemple.
L’Apels propose ainsi d’appeler ces structures « les services d’éducation et d’innovation sociale par le sport ». L’idée est lancée mais « cela risque d’être très long », prédit Benjamin Coignet.

15 février 2015

Dossier Grand Paris

Grand Paris Express : une bataille politique, une victoire de la banlieue

Publié le  • Mis à jour le  • Par  • dans : la Gazette
Le Grand Paris Express a pris son temps pour murir dans les esprits des pouvoirs publics et des élus. Mais en dépit de nombreuses incertitudes, notamment financières, le projet, remanié et relancé par la nouvelle majorité, est entré dans une phase a priori irréversible. Explications sur cette reprise en main gouvernementale sous la pression des élus 


et ci-dessous :

Ils sont les premiers expulsés du futur supermétro

Mauvaise surprise pour plusieurs habitants et commerçants de Champigny (Val-de-Marne). Afin de permettre la construction du Grand Paris Express, ils devront quitter leurs logements. Témoignages.

Grand Paris Express : des tonnes de déchets en sous-sol

Le chantier du Grand Paris Express, le futur métro automatique, va engendrer des montagnes de déchets pendant quinze ans. Mal gérés, selon des députés très inquiets.

Le chantier du Grand Paris Express va générer au moins 60 millions de tonnes de déblais entre 2015 et 2030. L'équivalent de 1,5 million de semi-remorques. La Société du Grand Paris (SGP), chargée de construire le futur métro automatique, ses 72 gares et leurs quartiers alentour, évoque de son côté "environ 20 millions de mètres cubes, soit l'équivalent de 7.000 piscines olympiques". Les trois quarts de ces déchets proviendront du creusement des 200 km de tunnels autour de la capitale, des accès de secours et des puits d'aération ; le reste résultera de l'édification des gares et des centres de maintenance, de la démolition-reconstruction des immeubles adjacents, etc. Selon la SGP, les déblais à évacuer correspondront à "2.000 tonnes par jour en moyenne" (sic*), via une ou deux péniches ou 75 camions, quotidiennement, pendant quinze ans. Derrière ces chiffres, l'établissement public assure que tout a été "anticipé", avec le souci de "minimiser les incidences potentielles sur l'environnement".

"Promouvoir le recyclage des terres excavées"

Mais tout le monde ne partage pas cet optimisme. Un rapport d'information parlementaire a été remis à la mi-décembre par deux députés franciliens de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale, Yves Albarello (UMP) et Alexis Bachelay (PS), chargés du suivi de la loi de 2010 relative au Grand Paris. Ceux-ci, après avoir auditionné pendant deux ans tous les acteurs du dossier, soulignent notamment "de nombreuses problématiques de soutenabilité". Ils se félicitent que "la SGP [ait] dû "revoir sa copie" de manière significative" avant le premier coup de pioche de la ligne 15, entre Pont-de-Sèvres et Noisy-Champs. Mais "cette prise en compte [des enjeux environnementaux] peut être encore considérablement améliorée".
Le rapport parlementaire met en évidence "des capacités de stockage insuffisantes". La SGP recense 18 installations de stockage pour les déchets inertes (réutilisables), dix pour les déchets non dangereux et trois pour les déchets dangereux. "Il est évident que ce n'est pas assez, la SGP n'a pas vu assez grand. Au début, elle parlait de 40 millions de tonnes de déblais ; elle a été obligée de réévaluer son chiffrage à 60 millions", précise Alexis Bachelay. Conséquence : il faudra prévoir d'autres espaces de stockage, dans le Val-d'Oise – à Pierrelaye, sur un terrain que la Ville de Paris pourrait vendre à la SGP –, en Seine-et-Marne, voire au-delà de l'Île-de-France. Mais cela pose d'autres problèmes de développement durable.

Des sites pollués encore non identifiés?

C'est pourquoi les deux rapporteurs proposent de "mettre en place une véritable économie circulaire". Les terres excavées (sable, limons, argile, graviers…) et les déchets du BTP (béton, briques, verre, ballasts…) doivent pouvoir être "valorisés" et réemployés au maximum sur place, disent-ils. Afin de "limiter les déplacements des déchets", ils suggèrent la création de "plates-formes de stockage temporaires, près des chantiers", qui permettraient de les réutiliser directement, "in situ". Aujourd'hui, la région importe 45 % de sa consommation de granulats naturels (30 millions de tonnes par an) ; "près de 17 % des matériaux consommés en Île-de-France en 2010 avaient parcouru plus de 120 km entre leur lieu de production et leur lieu de consommation. Le Grand Paris peut être l'occasion de promouvoir à grande échelle le recyclage des terres excavées". Les deux députés préconisent de faire évoluer la réglementation en ce sens. Néanmoins, la SGP doute de la faisabilité de cette idée : "La réutilisation sur place de matériaux excavés sur site imposerait de pouvoir disposer de larges emprises pour effectuer la transformation des matériaux parfois pollués", prévient-elle.
Autre piste : "Les cahiers des charges des marchés publics devraient inclure la possibilité, voire l'obligation, d'utiliser des matériaux de construction recyclés", recommande le rapport. Alexis Bachelay va plus loin : "La SGP va être donneur d'ordre sur des centaines de chantiers, auprès de milliers d'entreprises ; elle doit pouvoir fixer les règles du jeu. Elle pourrait élaborer une charte, une sorte de label fixant quelques grands principes incontournables pour des chantiers exemplaires et écoresponsables." La loi sur la transition énergétique prévoit déjà un objectif de valorisation des déchets dans le BTP de 70 % à horizon 2020 (contre 40 % aujourd'hui). Le Grand Paris pourrait montrer l'exemple en dépassant cet objectif.
Autre inquiétude, les déblais pollués. Selon la Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie (Driee) d'Île-de-France, 5.000 hectares dans l'agglomération parisienne, dont 1.500 à Paris et en petite couronne, seraient pollués, à cause de l'"héritage industriel très important" de la région (hydrocarbures, métaux lourds, solvants, amiante…). "La mise en œuvre du Grand Paris pourrait conduire à la découverte de sites pollués non identifiés jusqu'à présent", note le rapport. Concernant ces déblais non réutilisables, les deux députés réclament, à l'unisson des associations écologistes, que soient "privilégiés les modes de transports alternatifs, par voie fluviale ou ferrée". Pour Michel Riottot, président d'honneur de l'association IDF Environnement (IDFE), "Il est absurde de creuser des tunnels partout. Le volet environnemental a été un peu bâclé." Un constat que n'est pas loin de partager le rapport parlementaire. 
* Selon nos calculs, cela équivaut à 11 millions de tonnes sur quinze ans.
dimanche 18 janvier 2015

12 février 2015

PPP et Cour des comptes

Les PPP, toujours un contrat à double-tranchant pour la Cour des comptes
Après analyse de 29 partenariats conclus entre opérateurs privés et collectivités, la Cour des comptes réitère ses réserves sur ce type de contrat, aux coûts mal maitrisés et qui doit rester dérogatoire.
Après les partenariats public-privé (PPP) [2]dans le secteur pénitentiaire en 2011 et hospitalier en 2014, la Cour des comptes se penche de nouveau sur les PPP, signés cette fois avec les collectivités. Elles ont été, selon la mission d’appui aux partenariats public-privé (MAPPP) [3], 149 à signer ces contrats permettant à une personne publique de confier au secteur privé la réalisation, le financement et l’exploitation d’un ouvrage ou d’un service public en contrepartie du paiement d’un loyer, pour un montant d’investissement évalué à 4,07 milliards d’euros.

10 février 2015

Et si on arrêtait de parler de "mixité sociale" …

Mixité sociale : la solution miracle qui cache les vrais enjeux
Les jardins ouvriers du Zéphyr, à la Rose des vents, Aulnay-sous-Bois
Les jardins ouvriers du Zéphyr, à la Rose des vents,
Aulnay-sous-Bois

Ramener de la mixité sociale dans les quartiers, une façon de se donner bonne conscience après les récents attentats ? Les professionnels s’interrogent.

La lutte contre la « ghettoïsation » dans les quartiers pauvres passe par une « politique du peuplement ». C’est en résumé ce qu’a déclaré le Premier ministre, Manuel Valls, le 22 janvier, parmi la série de mesures annoncées après les attentats.
En arrière-plan, réapparaît le débat ancien sur la mixité sociale comme facteur de paix sociale, un postulat ardemment discuté par les scientifiques. Du côté des professionnels du logement social et de la politique de la ville, ces incantations ont parfois fait sourire – ou inquiété.
« La loi contre les exclusions sociales de 1998 a introduit la notion de mixité sociale, qui apparaît 35 fois sans être définie, le terme est toujours aussi flou aujourd’hui »,

7 février 2015

Grand Paris, grand projet inutile et imposé



COSTIF Coordination pour la Solidarité des Territoires d’Ile de France et contre le  Grand Paris 

Saclay, Gonesse, mais aussi La Défense, le port d’Achères, les villages Nature en Seine et Marne, la plaine Montjean, autant d’exemples de la concentration des richesses sur quelques pôles, pour réaliser des opérations immobilières, des projets de prestige, démesurés, en consommant de façon irréversible de l’espace naturel et agricole.

Alors que, selon une étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme, publiée en juin 2011, les disparités territoriales se creusent en Ile de France, les inégalités de revenus entre communes se renforcent, les plus riches se sont enrichies et les plus modestes ont le plus pâti de la crise entre 2000 et 2008, la stratégie du Grand Paris est fondée sur le développement de pôles d’hyper compétitivité pour concentrer davantage de fonctions supérieures de conception, d’actifs qualifiés, de flux de marchandises et de capitaux pour accentuer encore l’attractivité de l’agglomération au détriment des autres régions.
Alors que l’Ile de France est déjà la région la plus riche d’Europe, première destination touristique de la planète et avec 700 000 entreprises le deuxième pôle mondial d’implantation de grandes sociétés.
Alors que l’Ile de France concentre sur 2% du territoire français :
  • 21% des actifs
  • 23% des emplois,
  • 29% du PIB
  • 36% des cadres
  • 37% de la recherche publique
40 % des dépenses de recherche et développement (Hauts de Seine et Yvelines, hauts lieux de la recherche privée, secteur public très présent à Paris).
Et absorbe 42 % de la croissance démographique,
Saturation, fuite en avant, toujours plus, jusqu’où ira la démesure du Grand Paris ?

Pour mieux cerner les principaux enjeux, vous trouverez dans la rubrique Grand Paris   des points de repères sur les projets déjà annoncés, les menaces masquées, les fausses promesses de créations d’emploi et les mobilisations déjà en cours.