(qui veut noyer son chien l'accuse de la rage…)
AFP - 14 juin 2013 Le tribunal de grande instance de Paris a autorisé la démolition de l'immeuble du célèbre architecte Paul Chemetov, à Courcouronnes (Essonne), estimant qu'elle est "légitime et proportionnée", dans un jugement communiqué vendredi 14 juin par son avocat.
Prévue pour la fin de l’été, la démolition de cet immeuble en équerre sorti de terre en 1984
s’inscrit dans le projet d’aménagement d’un éco-quartier de 850 logements à Courcouronnes, porté par la communauté d’agglomération Evry Centre Essonne (CAECE) et validé en 2009.
s’inscrit dans le projet d’aménagement d’un éco-quartier de 850 logements à Courcouronnes, porté par la communauté d’agglomération Evry Centre Essonne (CAECE) et validé en 2009.
Mais depuis un an, ce projet de rénovation urbaine était au coeur d’un bras de fer entre le bâtisseur – concepteur du ministère des Finances à Bercy – et le maire de la ville, Stéphane Beaudet.
Droit moral et objectif légitime - Les juges ont tranché jeudi. Ils estiment que si l’immeuble décrié de M. Chemetov est “une oeuvre de l’esprit protégeable au titre du droit d’auteur” (..) sa démolition est “légitime et proportionnée au regard du droit moral de l’architecte”, s’agissant d’”un immeuble à vocation utilitaire et non pas purement esthétique”.
L’immeuble de Chemetov est “un verrou” qui enclave le quartier, “brise la perspective” et n’assure “plus des conditions de vie sereines à ses habitants” face à la hausse du trafic de drogue et des incivilités dans les parties communes, justifient encore les juges.
En ces termes, le tribunal a suivi les arguments avancés par la CAECE, propriétaire des lieux, lors de l’audience du 26 avril devant la 3e chambre civile.
En ces termes, le tribunal a suivi les arguments avancés par la CAECE, propriétaire des lieux, lors de l’audience du 26 avril devant la 3e chambre civile.
Cette décision va permettre de “lancer une vaste politique de rénovation dont les premiers bénéficiaires seront les habitants”, se sont félicités dans un communiqué Francis Chouat et Stéphane Beaudet, respectivement président et vice-président de la CAECE.
“Un bâtiment appartient avant tout à ses habitants” et “ne doit pas être confisqué par son architecte”, ont-ils insisté.
“Un bâtiment appartient avant tout à ses habitants” et “ne doit pas être confisqué par son architecte”, ont-ils insisté.
Les goûts, les couleurs, et le patrimoine du XXè siècle - Au cours de la procédure, le bâtisseur avait dénoncé une volonté de “faire table rase du patrimoine du XXe siècle” et “un gâchis d’argent public”.
Ce dernier, représenté par Me Michel Huet, a indiqué dans un communiqué qu’il saisirait la cour d’appel de Paris pour réaffirmer qu’il n’est “pas nécessaire de détruire” le bâtiment, celui-ci pouvant “être transformé pour les besoins du projet”.
Ce dernier, représenté par Me Michel Huet, a indiqué dans un communiqué qu’il saisirait la cour d’appel de Paris pour réaffirmer qu’il n’est “pas nécessaire de détruire” le bâtiment, celui-ci pouvant “être transformé pour les besoins du projet”.
Reste que l’esthétisme et la fonctionnalité de cet imposant immeuble en L, dont les lourds piliers rappellent ceux du ministère des finances à Bercy, font débat.
Le ministre de la Ville, François Lamy, en visite récemment dans la commune, était allé jusqu’à admettre ne pas avoir été “ébloui” par la “qualité architecturale” de l’immeuble.
Le ministre de la Ville, François Lamy, en visite récemment dans la commune, était allé jusqu’à admettre ne pas avoir été “ébloui” par la “qualité architecturale” de l’immeuble.
L’été dernier, plusieurs architectes de renom (Jean Nouvel, Dominique Perrault) s’étaient insurgés contre la destruction dans une pétition intitulée : “Faut-il démolir le patrimoine du XXe siècle ?”
A l’époque, le maire de Courcouronnes avait dénoncé un “corporatisme puant”.
A l’époque, le maire de Courcouronnes avait dénoncé un “corporatisme puant”.
L’immeuble, aujourd’hui quasiment vidé de ses habitants, fait face à l’hôpital Louise-Michel, vide, dont les services ont été transférés en 2012.
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