Le 8 mai dernier, Angers Loire Métropole (ALM, notre communauté d’agglomération) a renouvelé pour six ans le contrat de délégation de service public confié à Keolis Angers pour la gestion des transports en commun. Rappelons que Keolis est une filiale de la SNCF, qui détient désormais 70 % de son capital, et de la Caisse de dépôt et placement du Québec, pour l’essentiel une caisse de retraite dont les administrateurs sont nommés par le gouvernement dudit Québec (30 % du capital).
Pour une régie directe des transports en commun de l’agglomération
Comme l’a rappelé dans un communiqué la section d’Angers du PCF (Ouest-France du 21 mai), la signature de ce contrat coupe l’herbe sous le pied de ceux qui auraient souhaité, comme nous, le passage des transports en commun de l’agglomération d’Angers en régie directe. En effet, à supposer que la nouvelle municipalité qui sera élue en mars 2014 souhaite ce transfert, il lui faudra attendre le 1er juillet 2019, c’est-à-dire quasiment la fin de son mandat, pour le mettre en pratique.
Bien entendu, cela ne nous empêchera pas de relancer le débat : en effet, quel besoin pour les usagers et les contribuables angevins de contribuer, même modestement1, à assurer les salaires annuels des 11 « dirigeants-clés », comme ils se nomment, du groupe Keolis SA (3,4 millions d’euros en 2011, soit 310 000 euros en moyenne par an et par dirigeant, soit encore 850 euros par jour !), et des autres 11 dirigeants de la Caisse de dépôt du Québec, moins gourmands car leurs rémunérations sont fixées par le gouvernement du Québec (environ 150 000 euros en 2012 pour le président du Conseil d’Administration et près de 25 000 euros pour chacun des dix autres administrateurs) ? Quel besoin aussi d’alimenter les actionnaires de Keolis, qui se sont partagés plus de 19 millions d’euros de dividendes en 2012 ?
Imposons la gratuité des transports en commun !
Dans le contrat qui vient d’être signé, ALM s’engage à verser à Keolis 37,7 millions d’euros sur six ans : en effet, nous rappelle le patron de Keolis Angers dans le Courrier de l’Ouest du 1er avril, « les ventes de tickets et les abonnements ne représentent que 25 % du coût. L’équilibre est assuré par la participation de la collectivité ».
Autrement dit, les 37,7 M€ apportés par ALM représentent les 75 % restants ! Si l’on calcule bien, les billets et les abonnements ne représentent donc qu’une recette de 12,57 millions d’euros sur 6 ans, c’est-à-dire autour de 2,1 millions d’euros par an.
Rappelons que pour 2013 le budget de la commune d’Angers s’élève à 280 millions d’euros et celui de l’agglomération à 330 millions. Serait-il donc impossible de dégager 2,1 millions d’euros pour assurer la gratuité des transports en commun dans notre agglomération ? Nous ne le pensons pas. Cette somme ne représente en réalité que 0,64 % du budget d’ALM. A qui fera-t-on croire qu’ALM est incapable de financer cet effort, et cela sans augmenter les impôts ?
En fait, il s’agirait tout bonnement de faire le choix entre financer le service public ou le service privé. Pour mémoire, en 2012, ALM a voté précisément une subvention de 2,2 millions d’euros à l’ESEO (Ecole Supérieure d’Electronique de l’Ouest, établissement privé et filiale de la Catho) pour son « redéploiement » sur le plateau des Capucins. Le moins que l’on puisse dire est que cet argent aurait dû être utilisé différemment. Évidemment, favoriser le service public (transports, Université) et réduire les subventions à l’enseignement privé confessionnel (la catho et toutes ses filiales, notamment) impliquerait de s’affronter ouvertement avec la droite, UMP et UDI confondues…
Une mesure d’intérêt public, d’urgence sociale et écologique
Nous l’avons déjà expliqué pendant la campagne des élections municipales de 2008 (liste 100% à gauche) et dans le tract que nous avons diffusé il y a deux ans à l’occasion de l’inauguration de la première ligne de tramway, deux impératifs doivent être pris en compte :
- à l’heure où le pouvoir d’achat de la grande majorité des salariés ne cesse de baisser (salaires bloqués, inflation), la gratuité des transports publics soulagerait financièrement bon nombre d’entre nous, notamment pour les déplacements contraints, alors que la distance moyenne entre le domicile et le travail ne cesse d’augmenter.
- pour faire baisser la pollution urbaine , source entre autres de problèmes de santé (augmentation des cas d’asthme, notamment chez les jeunes enfants), il faut inciter la population à utiliser les transports en commun plutôt que la voiture individuelle : or quelle meilleure incitation peut-on trouver sinon la gratuité ?
- à l’heure où le pouvoir d’achat de la grande majorité des salariés ne cesse de baisser (salaires bloqués, inflation), la gratuité des transports publics soulagerait financièrement bon nombre d’entre nous, notamment pour les déplacements contraints, alors que la distance moyenne entre le domicile et le travail ne cesse d’augmenter.
- pour faire baisser la pollution urbaine , source entre autres de problèmes de santé (augmentation des cas d’asthme, notamment chez les jeunes enfants), il faut inciter la population à utiliser les transports en commun plutôt que la voiture individuelle : or quelle meilleure incitation peut-on trouver sinon la gratuité ?
Une telle mesure ne résoudrait bien évidemment pas tous les problèmes, en particulier le chômage de masse, qui nécessiterait une orientation économique et sociale radicalement différente au niveau du gouvernement, c’est une évidence, mais elle permettrait d’avancer dans le bon sens à l’échelle de notre agglomération. Précisons au passage que la disparition des contrôles ferait certainement baisser les tensions dans les bus et le tram, et aussi qu’elle impliquerait la reconversion des contrôleurs dans d’autres activités (assistance aux usagers, par exemple).
Sur la question des transports gratuits à Angers, lire sur le site du NPA49 :
- Des Transports en commun GRATUITS à Angers, c’est POSSIBLE ! (Publié le 24 juin 2011) et le TRACT éponyme du NPA49 ;
- On nous a à l’œil dans les bus ; nous voulons avoir les bus - et le tram - à l’œil ! (Publié le 17 juin 2011).
- Des Transports en commun GRATUITS à Angers, c’est POSSIBLE ! (Publié le 24 juin 2011) et le TRACT éponyme du NPA49 ;
- On nous a à l’œil dans les bus ; nous voulons avoir les bus - et le tram - à l’œil ! (Publié le 17 juin 2011).
Sur le site de l’ancienne LCR49, on retrouvera des articles publiés au moment de la campagne des Municipales de 2008 :
- Positions et analyses de la liste 100% à Gauche aux élections municipales des 9 et 16 mars 2008 à Angers (Textes, réponses à la presse et communiqués - Mise à jour du 6 mars 2008) et en particulier Pour des transports en commun gratuits ! ;
- Action 100% à Gauche pour les transports gratuits (Occupation symbolique de la maison du Tramway) (Publié le 1er mars 2008).
- Positions et analyses de la liste 100% à Gauche aux élections municipales des 9 et 16 mars 2008 à Angers (Textes, réponses à la presse et communiqués - Mise à jour du 6 mars 2008) et en particulier Pour des transports en commun gratuits ! ;
- Action 100% à Gauche pour les transports gratuits (Occupation symbolique de la maison du Tramway) (Publié le 1er mars 2008).
1 commentaire:
à lier à l'augmentation constante du budget voiture, article d'aujourd'hui :
http://www.caradisiac.com/La-voiture-un-budget-qui-augmente-tous-les-ans-87152.htm
Pour une essence : 6049 € cela représente environ 500 € par mois et 650 € par mois pour une voiture diesel.
La gratuité des transports en commun si elle permet aux 70% des français qui utilisent leur voiture pour se rendre tous les jours au travail de ne plus avoir de voiture est plus que comparable au 300 € net d'augmentation de salaire que le NPA propose.
Fred
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