28 juin 2013

Les évacuations de campements roms se poursuivent sans relogement dénonce un rapport

Malgré une circulaire d'août 2012 prévoyant la recherche de solutions d'accompagnement avant l'expulsion d'un campement illicite de Roms, les évacuations de bidonvilles et squats se sont poursuivies sans amélioration pour les familles, dénonce mercredi 26 juin dans un rapport le collectif Romeurope.

AFP
Publié le 26/06/2013
Le gouvernement a adopté le 26 août 2012 une circulaire interministérielle préconisant de rechercher des solutions de relogement avant de procéder à l’évacuation d’un campement illicite, notamment de populations roms. Elle prévoit de mettre en place des diagnostics individualisés des personnes, afin de mieux prendre en compte leurs besoins et éviter notamment la déscolarisation des enfants et maintenir le suivi médical.
Mais “plus de neuf mois après sa publication”, le collectif national Droits de l’homme Romeurope a recensé que “sur plus de 100 opérations d’évacuation de lieux de vie sans titre, moins d’une situation sur dix a fait l’objet d’un diagnostic préalable”, et “moins d’un tiers aurait été suivi de propositions d’hébergement”.
Alors que la circulaire prévoit de recourir à court terme à l’hébergement d’urgence, “dans de nombreuses situations, aucune solution, même transitoire ou d’urgence, n’est prévue pour les familles”, contraintes d’errer à la recherche d’un nouvel espace où se réfugier.
Et même lorsque certaines collectivités anticipent et accompagnent ces évacuations, “les solutions restent souvent inadaptées”, avec des hébergements, de quelques nuitées le plus souvent en hôtel, en quantité généralement insuffisante pour loger toutes les familles, et réservés aux femmes et enfants, obligeant à l’éclatement des structures familiales.
Au final, peu de choix - A défaut de proposer des solutions de relogement, “les autorités publiques proposent régulièrement aux familles de souscrire aux dispositifs d’aide au retour simple (ARS) ou d’aide au voyage (AV)”, deux dispositifs qui ont remplacé l’aide au retour volontaire.
Mais entre “se retrouver dans la rue, parfois en plein hiver et risquer de se faire à nouveau chasser (…), ou être raccompagné par les forces de police dans son pays d’origine”, “la situation ne laisse finalement que peu de choix”, note le collectif, qui juge “difficile de considérer le retour dans le pays comme une démarche volontaire”.
En avril, le Défenseur des droits, Dominique Baudis, avait estimé que les Roms devaient disposer d’un délai d’au moins trois mois lorsque les autorités décidaient de les évacuer d’un campement illégal, pour “quitter les lieux dans des conditions décentes”.
Près de 4.000 Roms ont dû quitter leur lieu de vie depuis le 1er janvier en France, selon une étude de l’Association européenne pour la défense des droits de l’Homme (AEDH), soit un cinquième des quelque 20.000 Roms, principalement originaires de Roumanie ou Bulgarie, vivant en France.

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